Investissement

A quand un secrétariat d'Etat chargé des investissements

sur  les hauts plateaux et le grand Sud?



 Ces régions livrées à elle mêmes sont totalement archaiques. Elles ne disposent ni de capital, ni de MO qualifiée, ni d'administration efficace, ni de marché intérieur tant les populations sont pauvres. La majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. D'où la nécessité de mettre en place un plan ORSEC: Une institution (secrétariat d'Etat) en mesure d'accompagner l'investisseur public ou privé du début jusqu'à la fin du projet (élaboration du projet, formation, mise en place, suivi et évaluation). La création d'emplois créera un marché intérieur : il n'est donc pas nécessaire d'exporter vers le Nord de l'Algérie. Il est urgent de créer une Ecole de Management sur les hauts plateaux ainsi qu'une grande Ecole des métiers de la pétrochimie au grand sud.  


Sujet de discussions: j'ai reçu ce commentaire dans ma boite. Qu'en pensez vous?


Question. Est ce qu'on a utilisé rationnellement nos hydrocarbures dans notre consommation locale? réponse non. En fait, on a brûlé deux fois plus de gaz qu'il n'en fallait pour répondre aux besoins du pays. Autrement dit on est des gaspilleurs de première ordre. Pourquoi? eh bien tout simplement parce qu'on utilise pas la technologie qu'il faut pour garantir le meilleur rendement. A titre d'exemple. Pourquoi utiliser encore des Turbines à Gaz pour produire de l'électricité et dont le rendement est de moitié comparé aux cycles combinés? On aurait pu économiser la moitié du gaz qu'on a brûlé jusque là pour produire notre électricité. Et même pour les régions du Sud on peut aussi utiliser les cycles combinés. Donc on aurait pu bannir les turbines à Gaz (pas vraiment, on en a besoin mais très peu) et mettre que des cycles combinés. Faites les comptes, deux fois moins de gaz brûlés dans les chambres de combustions... en termes d'argent c'est un chiffre astronomique en dollars.


Vous trouverez ici:

Nouveau:
Elhak Lamiri : PH et Dr en science de gestion: La fausse piste de la relance par les infrastructures

  • Un article de presse sur l'intervention du premier ministre Ouyahia lors de la tripartite et du FCE
  • Un article de M.Mekidèche (vice-président du CNES)
  • Un résumé de l'intervention de Sidi Said, secrétaire général de l'UGTA
  • L'intervention de Mr. Hamiani , président du FCE lors du dialogue politique dirigé par Mr. Bensalah
  • Développement du Sud et des hauts plateaux (Chef du gouvernement)
  • Un plan Marshal pour le développement du Sud et des hauts plateaux
  • Investissement dans les hauts plateaux
  • Colloques du FCE et de CARE
  • elhak Lamiri : PH et Dr en science de gestion: La fausse piste de la relance par les infrastructures
Edition selon l'ordre de la publication de ces articles dans la presse




La fausse piste de la relance par les infrastructures

J’ai maintes fois souligné que nos experts économistes, des partis politiques, de nombreuses ONG ainsi que les partenaires sociaux partagent la responsabilité des choix économiques et sociaux pertinents aux programmes de relance. Tout le monde avait applaudi des choix de dépenses pharaoniques qui visaient surtout le développement des infrastructures de base.

L’Etat avait le choix de faire une politique de la demande (augmenter les salaires ou les dépenses pour les infrastructures, par exemple) ou des politiques de l’offre (baisse des taxes, aide à la création d’entreprises, crédits) ou des politiques structurelles (amélioration de la formation, réorganisation de l’Etat).
Lorsque les décideurs publics avaient présenté, au début des années 2000, le gigantesque programme de relance économique, basé à 90%, sur le développement et la modernisation des infrastructures, toutes les parties prenantes avaient applaudi. Je n’ai pratiquement recensé aucune objection. Il est fort probable qu’il y aurait quelques personnes contre cette manière de faire ;  mais elles ne se sont pas prononcées pour diverses raisons.
Ce n’est que lorsque les deux premiers plans avaient produit des résultats dérisoires que des débuts d’interrogations et d’objections commencèrent à apparaître. Il est facile de repérer un échec et de commenter ses causes. Il est beaucoup plus difficile de le prévoir. Il est aujourd’hui aisé de dire qu’on aurait dû prendre en compte l’importation et le peu d’impacts sur une économie qui a une faible base productive et managériale. Et les ‘‘si’’ commencent à pleuvoir. Si seulement on avait fait un meilleur ciblage ou mieux maîtrisé les coûts et les délais et les pratiques administratives, on aurait eu des résultats meilleurs, nous dit-on. On sort du domaine scientifique pour réintégrer le monde des vœux pieux. On ne peut pas dire à une administration : «S’il vous plaît, devenez efficace !» ou à des régulateurs peu qualifiés, «S’il vous plaît, régulez mieux !»
Première erreur : nous avons confondu PVD et Pays développé
Nous avions plusieurs diagnostics qui situent les grands problèmes de l’économie : absence d’une vision, une extrême dépendance à la rente, une administration et des entreprises sous-gérées et des politiques sectorielles peu appropriées. Par quel miracle, en inondant une administration et des entreprises d’argent, celles-ci se transformeraient soudain en institutions efficaces ? Ne fallait-il pas les rendre efficaces d’abord avant de leur octroyer tant de ressources à gérer ? C’est exactement ce qu’ont fait les pays qui ont réussi (Chine, Corée, Pologne). Ils ont qualifié les ressources humaines d’abord (recyclages, formation de base), modernisé les pratiques managériales, investi massivement dans la création et le développement des entreprises.
Une partie raisonnable de leurs ressources (15 à 20%) allait au développement des infrastructures. Ces pays n’ont pas fait la confusion entre pays développé et pays en voie de développement. Comme l’explique François Perroux et tous les économistes qui ont travaillé sur la question : faire des politiques de demande dans les pays en voie de développement, c’est méconnaître totalement leurs modes de fonctionnement ; c’est jeter de l’argent par la fenêtre, c’est relancer l’économie externe et enfoncer les entreprises et les institutions du pays dans la corruption, la mauvaise gestion et la spirale de la régression.
Certes, on dépense 500 Milliards, mais on aura pour 100 milliards d’infrastructures sur le sol ; le reste se dissipera en restes à réaliser, mauvaise gestion, corruption, malfaçons et le reste. Les politiques économiques sont une question de priorité. Celle d’un pays en voie de développement est d’éradiquer la mauvaise gestion, la corruption, l’inefficacité administrative, la sous-qualification des ressources humaines. C’est là où il faut mettre 90% de ses ressources. Par la suite, lorsque ce sera fait, on devient un pays émergent, on booste alors encore plus l’économie par plus de demande (en finançant beaucoup d’infrastructures, en augmentant les salaires, etc.). Il ne faut pas mener les deux politiques en parallèle ; il faut l’offre d’abord. Lorsqu’un sportif est malade, on ne consacre pas 50% du temps à l’entraînement et 50% aux soins. On le guérit d’abord.
Les pays sous-développés sont malades. Il faut les guérir d’abord. On a donc confondu les modes de fonctionnement d’un pays sous-développé avec ceux des pays avancés. Dans beaucoup d’universités anglophones, on donne souvent comme sujet d’examen un thème du genre : «Expliquer pourquoi les politiques keynésiennes (demande) ne donnent pas de résultats dans les pays en voie de développement. Et on doit répondre par des schémas qui montrent les élasticités de réponses des deux économies à un plan de relance par la demande. Donc, première conclusion : de nombreux experts, heureusement pas tous, ont  mal cerné les différences de fonctionnement entre les pays en voie de développement et les pays développés.
La deuxième erreur est Technique
Des collègues m’interpellent parfois en me disant : on doit faire une politique de demande, car le taux d’utilisation des capacités (TUC) est bas. Par exemple, lorsqu’une cimenterie peut produire 1 000 000 de tonnes, mais en réalité elle n’en réalise que 600 000, le taux d’utilisation des capacités est de 600 000/1 000 000 = 60%. On peut calculer la même chose, même si c’est trop approximativement pour l’économie en général. Par la suite, on fait une politique de la demande (infrastructures) lorsque le TUC était élevé mais baissait à cause d’une crise accidentelle.
Par exemple, le TUC en Corée du Sud avant la crise de 2007 était de 95%. Il est tombé aux environs de 75% à cause de la crise des Subprimes. On peut donc faire une politique de demande pour le remonter à 95%. Mais le TUC en Algérie est bas, à peu près 50%. Pourquoi on ne le remonte pas à plus ? Simple : parce qu’il a été de 50% depuis les années soixante-dix. Il n’a jamais été plus élevé que cela. Il n’y a pas une crise qui l’a fait baisser. C’est le management, la ressource humaine, les dysfonctionnements et toutes les structures anormales de notre économie qui en sont responsables. On ne peut jamais guérir cela avec la demande. C’est comme celui qui désire éradiquer un cancer avec du paracétamol. Et voilà la deuxième erreur. Elle est technique mais simple.
Un proverbe chinois disait : «Il ne faut jamais pleurer la jarre cassée ni l’eau versée. Rien ne sert de se lamenter sur les quinze années et les 500 milliards de dollars perdus (on aura quand même pour 100 milliards de dollars d’infrastructures). Les anglo-saxons appellent cela le Sunk Costs (coûts perdus). Simplement, pour les prochains choix stratégiques, il faut écouter tous nos citoyens. Beaucoup ont des idées très intéressantes. Il faut aussi réunir une commission d’experts qui dialogue avec l’ensemble des parties prenantes et des citoyens. Nous aurons plus de chances d’éviter ce genre d’erreur. 

elhak Lamiri : PH et Dr en science de gestion



Les Allemants n'aiment pas le 49/51 et le disent:


Interview : Dr Nils Schmid, ministre des Finances et des Affaires économiques du Land de Bad-Wurtemberg (Allemagne)


Nous proposons aux Algériens un partenariat équitable

Les entreprises allemandes, notamment les PME, ont été les plus critiques sur les dispositions introduites dans la loi de finances complémentaire de 2009 notamment la règle des 51/49% régissant l’investissement étranger. Est-ce que le jugement de ces entreprises a évolué ou rebutent-elles toujours sur cette disposition?

Je comprends les raisons pour lesquelles le gouvernement a instauré cette règle. Mais j’ai tout de même expliqué au ministre que cette règle peut s’avérer un véritable obstacle, notamment psychologique. Ce n’est pas seulement une question juridique. Vous savez, les PME du  Bad-Wurtemberg sont possédées et gérées par des familles. Pour les propriétaires d’une entreprise, il est extrêmement important de savoir ce qui se passe dans l’entreprise et d’être proche de sa société. Ils n’aiment pas être minoritaires, je dirais dans leur maison. Ils ne veulent pas dominer, mais ils préfèrent être majoritaires, parce que la proximité, l’identification avec leurs sociétés est importante. Souvent, ces PME ont comme règle générale de n’accepter que des participations de plus de 51%. Nous avons visité l’usine ZF qui réalise le montage de boîtes de vitesses. Cela marche très bien. Mais, à l’époque, ZF Allemagne pouvait avoir 80% de la société. Nous avons beaucoup de compréhension dans la démarche du gouvernement algérien, mais il faut dire que cette mesure peut dissuader des PME du Bad-Wurtemberg à investir en Algérie. Ce qui serait dommage, parce que les PME  de Bad-Wurtemberg sont intéressées à investir en Algérie et installer des unités de production. Elles sont capables d’aider à l’industrialisation et à la diversification de l’économie algérienne. Il faut en discuter

Le Land du Bad-Wurtemberg est caractérisé par une forte présence d'entreprises technologiques de différents secteurs tels que la construction automobile, la construction mécanique et l'électrotechnique, quel pourrait être l’apport de ces ?entreprises pour l’Algérie
Les entreprises peuvent apporter leur savoir-faire, équiper l’industrie algérienne. On peut vous ouvrir l’accès à nos instituts de recherche, notamment la recherche appliquée. J’ai appris que le ministère de l’Industrie gère un fonds de compétitivité. Ce fonds pourrait être un outil de coopération en matière de recherche appliquée.
Parce que nos instituts sont capables de réaliser des projets de recherche avec des entreprises algériennes sur des sujets précis, pour résoudre un problème très précis.  Nous avons une longue tradition en matière de formation professionnelle, en alternance. À travers l’installation des entreprises allemandes en Algérie, on peut aider à développer dans les entreprises un système de formation professionnelle plus orienté vers la pratique


La fausse piste de la relance par les infrastructures

J’ai maintes fois souligné que nos experts économistes, des partis politiques, de nombreuses ONG ainsi que les partenaires sociaux partagent la responsabilité des choix économiques et sociaux pertinents aux programmes de relance. Tout le monde avait applaudi des choix de dépenses pharaoniques qui visaient surtout le développement des infrastructures de base. L’Etat avait le choix de faire une politique de la demande (augmenter les salaires ou les dépenses pour les infrastructures, par exemple) ou des politiques de l’offre (baisse des taxes, aide à la création d’entreprises, crédits) ou des politiques structurelles (amélioration de la formation, réorganisation de l’Etat).
Lorsque les décideurs publics avaient présenté, au début des années 2000, le gigantesque programme de relance économique, basé à 90%, sur le développement et la modernisation des infrastructures, toutes les parties prenantes avaient applaudi. Je n’ai pratiquement recensé aucune objection. Il est fort probable qu’il y aurait quelques personnes contre cette manière de faire ;  mais elles ne se sont pas prononcées pour diverses raisons.
Ce n’est que lorsque les deux premiers plans avaient produit des résultats dérisoires que des débuts d’interrogations et d’objections commencèrent à apparaître. Il est facile de repérer un échec et de commenter ses causes. Il est beaucoup plus difficile de le prévoir. Il est aujourd’hui aisé de dire qu’on aurait dû prendre en compte l’importation et le peu d’impacts sur une économie qui a une faible base productive et managériale. Et les ‘‘si’’ commencent à pleuvoir. Si seulement on avait fait un meilleur ciblage ou mieux maîtrisé les coûts et les délais et les pratiques administratives, on aurait eu des résultats meilleurs, nous dit-on. On sort du domaine scientifique pour réintégrer le monde des vœux pieux. On ne peut pas dire à une administration : «S’il vous plaît, devenez efficace !» ou à des régulateurs peu qualifiés, «S’il vous plaît, régulez mieux !»
Première erreur : nous avons confondu PVD et Pays développé
Nous avions plusieurs diagnostics qui situent les grands problèmes de l’économie : absence d’une vision, une extrême dépendance à la rente, une administration et des entreprises sous-gérées et des politiques sectorielles peu appropriées. Par quel miracle, en inondant une administration et des entreprises d’argent, celles-ci se transformeraient soudain en institutions efficaces ? Ne fallait-il pas les rendre efficaces d’abord avant de leur octroyer tant de ressources à gérer ? C’est exactement ce qu’ont fait les pays qui ont réussi (Chine, Corée, Pologne). Ils ont qualifié les ressources humaines d’abord (recyclages, formation de base), modernisé les pratiques managériales, investi massivement dans la création et le développement des entreprises.
Une partie raisonnable de leurs ressources (15 à 20%) allait au développement des infrastructures. Ces pays n’ont pas fait la confusion entre pays développé et pays en voie de développement. Comme l’explique François Perroux et tous les économistes qui ont travaillé sur la question : faire des politiques de demande dans les pays en voie de développement, c’est méconnaître totalement leurs modes de fonctionnement ; c’est jeter de l’argent par la fenêtre, c’est relancer l’économie externe et enfoncer les entreprises et les institutions du pays dans la corruption, la mauvaise gestion et la spirale de la régression.
Certes, on dépense 500 Milliards, mais on aura pour 100 milliards d’infrastructures sur le sol ; le reste se dissipera en restes à réaliser, mauvaise gestion, corruption, malfaçons et le reste. Les politiques économiques sont une question de priorité. Celle d’un pays en voie de développement est d’éradiquer la mauvaise gestion, la corruption, l’inefficacité administrative, la sous-qualification des ressources humaines. C’est là où il faut mettre 90% de ses ressources. Par la suite, lorsque ce sera fait, on devient un pays émergent, on booste alors encore plus l’économie par plus de demande (en finançant beaucoup d’infrastructures, en augmentant les salaires, etc.). Il ne faut pas mener les deux politiques en parallèle ; il faut l’offre d’abord. Lorsqu’un sportif est malade, on ne consacre pas 50% du temps à l’entraînement et 50% aux soins. On le guérit d’abord.
Les pays sous-développés sont malades. Il faut les guérir d’abord. On a donc confondu les modes de fonctionnement d’un pays sous-développé avec ceux des pays avancés. Dans beaucoup d’universités anglophones, on donne souvent comme sujet d’examen un thème du genre : «Expliquer pourquoi les politiques keynésiennes (demande) ne donnent pas de résultats dans les pays en voie de développement. Et on doit répondre par des schémas qui montrent les élasticités de réponses des deux économies à un plan de relance par la demande. Donc, première conclusion : de nombreux experts, heureusement pas tous, ont  mal cerné les différences de fonctionnement entre les pays en voie de développement et les pays développés.
La deuxième erreur est Technique
Des collègues m’interpellent parfois en me disant : on doit faire une politique de demande, car le taux d’utilisation des capacités (TUC) est bas. Par exemple, lorsqu’une cimenterie peut produire 1 000 000 de tonnes, mais en réalité elle n’en réalise que 600 000, le taux d’utilisation des capacités est de 600 000/1 000 000 = 60%. On peut calculer la même chose, même si c’est trop approximativement pour l’économie en général. Par la suite, on fait une politique de la demande (infrastructures) lorsque le TUC était élevé mais baissait à cause d’une crise accidentelle.
Par exemple, le TUC en Corée du Sud avant la crise de 2007 était de 95%. Il est tombé aux environs de 75% à cause de la crise des Subprimes. On peut donc faire une politique de demande pour le remonter à 95%. Mais le TUC en Algérie est bas, à peu près 50%. Pourquoi on ne le remonte pas à plus ? Simple : parce qu’il a été de 50% depuis les années soixante-dix. Il n’a jamais été plus élevé que cela. Il n’y a pas une crise qui l’a fait baisser. C’est le management, la ressource humaine, les dysfonctionnements et toutes les structures anormales de notre économie qui en sont responsables. On ne peut jamais guérir cela avec la demande. C’est comme celui qui désire éradiquer un cancer avec du paracétamol. Et voilà la deuxième erreur. Elle est technique mais simple.
Un proverbe chinois disait : «Il ne faut jamais pleurer la jarre cassée ni l’eau versée. Rien ne sert de se lamenter sur les quinze années et les 500 milliards de dollars perdus (on aura quand même pour 100 milliards de dollars d’infrastructures). Les anglo-saxons appellent cela le Sunk Costs (coûts perdus). Simplement, pour les prochains choix stratégiques, il faut écouter tous nos citoyens. Beaucoup ont des idées très intéressantes. Il faut aussi réunir une commission d’experts qui dialogue avec l’ensemble des parties prenantes et des citoyens. Nous aurons plus de chances d’éviter ce genre d’erreur. 
 elhak Lamiri : PH et Dr en science de gestion


Et des NEWS en fin de page



Ces news  sur l'industrialisation, nous  permettront de suivre l'état d'avancement des projets......Ainsi , dans un an, on verra où on en est. N'est il pas question  de créer un observatoire des réformes? Quand?

(..) Pour résorber le chômage endémique qui frappe les jeunes du Sud, l’Etat a décidé de créer une dizaine de grandes entreprises publiques dans cette région. «Cela n’est qu’une première réponse aux nombreux besoins exprimés par ces populations qui pataugent dans la misère», ajoute notre source, selon laquelle d’autres mesures importantes suivront dans les tout prochains mois afin de booster le développement de cette immensité désertique qui suscite la convoitise de nombreuses puissances occidentales (..)
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 Projets grandioses de développement des  hauts plateaux


M'sila et Tiaret: Des bidonvilles rasés en plein hiver, absence de gaz butane: les gens se

chauffent au bois, les marchands ambulants sont arrêtés, des travailleurs en grève, etc. La

faim et le froid .

http://elwatan.com/regions/centre/actu-centre/plus-de-5700-travailleurs-communaux-en-greve-a-m-sila-15-02-2012-159155_220.php

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LA BANQUE MONDIALE ET L'ALGERIE

Les objectifs de la démarche de la BM, explique le représentant résident de ladite institution de Bretton Woods en Algérie, sont le «renforcement de la croissance par la diversification de l’économie, la promotion d’un développement durable et

la réduction des disparités territoriales et le renforcement des institutions de planification économique , de suivi et d’évaluation de décision,

réduire graduellement la dépendance agroalimentaire.» protection des consommateurs, des cadres et éradication de la pauvreté 
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Le secteur informel et CARE

Un séminaire international a été organisé le 12 mars 2012 à Alger par le club Care, en collaboration avec le ministère du Commerce. Comme j’ai eu à l’affirmer dans plusieurs contributions depuis 10 années, la sphère informelle renvoie au pouvoir algérien lui même.  Son intégration au sein de la sphère réelle ne peut relever d’un seul département ministériel devant impliquer les différents départements ministériels (présidence, chefferie du gouvernement, services de sécurité, tous les départements ministériels dont les finances, la justice, l’intérieur etc.) et ce, avec la participation réelle des segments de la société civile. Sinon cela sera un séminaire inutile de plus sans  portées opérationnelles. Cette présente analyse a pour objet de rappeler l’importance des travaux du docteur Hernando De Soto un des plus grands spécialistes de la sphère informelle qui sera présent à cette rencontre. J’ai eu le plaisir de le rencontrer il y a de cela plusieurs années et il m’a fait l’honneur d’une contribution en annexe d’un de mes ouvrages parus en 2004 simultanément en arabe – français et anglais qui peuvent être un enseignement  précieux  pour l’Algérie . (1)


Redha Hamiani préconise un «plan Marshall» pour le sud algérien

L'Algérie vit grâce au pétrole du SUD

En visite mercredi à Touggourt, une délégation du Forum des chefs d’entreprises (FCE), conduite par son président Rédha Hamiani, a préconisé un véritable " plan Marshall " pour le sud Algérien qui connait un retard dans le développement. Ce qui est du point de vue de Rédha Hamiani un " paradoxe " en ce sens que c’est grâce au pétrole du sud que l’Algérie vit.
En se déplaçant au sud, en compagnie des membres de son exécutif, le patron du FCE a expliqué que son but était d’être à " l’écoute des opérateurs économiques du sud et d’intégrer ensuite leurs préoccupations dans les recommandations que le Forum va faire aux autorités politiques du pays".
Il s’agit surtout de créer des pôles d’attractivité et de compétitivité dans la région du sud, estime M. Hamiani qui constate avec regret que sur 157.173 entreprises inscrites au Centre national du registre de commerce (CNRC), au 21 décembre 2010, les 10 wilayas du sud ne représentent que 8% avec 12.549 entreprises.
Le patron du FCE a parlé de mesures que le gouvernement va annoncer prochainement, en espérant qu’elles seront de "grande portée pour la région du sud ". "Le plan Marshall doit être bâti non pas sur une addition de mesures ponctuelles prises à l’occasion de lois de finances, mais doit découler d’une ambition pour revoir dans son ensemble les politiques d’investissement et de développement du pays ", a-t-il déclaré.
Hamiani plaidera aussi en faveur d’une véritable décentralisation de la décision économique avec d’avantage de pouvoirs pour les walis. Une proposition qui vient justement au moment où le parlement vient d’achever le débat sur le statut de la wilaya.
Les opérateurs du sud ( Ouargla, Touggourt et Hassi Messaoud) ont également fait part des difficultés qu’ils rencontrent à cause de l’éloignement de leurs unités des ports et aéroports. Ce qui engendre des surcouts au niveau de la production. D’où leur proposition de bénéficier de réductions fiscales.
En tous cas, le chef du FCE a promis de donner la parole aux opérateurs du sud du pays à l’occasion du symposium que l’organisation tiendra les 5 et 6 mars prochains à l’hôtel Aurassi. Le thème de cette rencontre portera sur "l’urgence d’une nouvelle politique économique moins dépendante des hydrocarbures".
Les 1000 participants à ce symposium auront aussi l’occasion de faire une évaluation des 50 ans de politiques économiques, en s’en tenant à des critères objectifs, c’est à dire loin des approches dogmatiques et des procès d’intention. Car pour M. Hamiani avec de meilleurs choix économiques conjugués à ses potentialités l’Algérie aurait pu être aujourd’hui comme la Turquie, la Malaisie ou encore l’Indonésie.
Par Khidr Omar
http://www.algerie-plus.com/actualite/redha-hamiani-preconise-un-%c2%abplan-marshall%c2%bb-pour-le-sud-algerien/

NDLR: Pourquoi ne pas créer un marché intérieur dans le Sud? en créant de l'emploi.
Certains industriels se sont plaints de l'absence de foncier industriel dans le Sud???

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Elles sont contenues dans une instruction d'Ouyahia (20/01/12)
Le gouvernement prend de nouvelles mesures pour encourager l’investissement dans les Hauts plateaux et le sud du pays afin de calmer le front social et contrer l'influence d'Al-Qaïda. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a en effet instruit les ministres de l’Intérieur, des Finances, de l’Industrie et de la promotion de l’investissement, de l’Agriculture et du Tourisme de  mettre en œuvre rapidement les dispositions portant octroi d’avantages particuliers aux investissements, hors des secteurs de l’agriculture et des mines, dans les wilayas du Sud et des Hauts plateaux. Dans une instruction datant du 30 décembre, dont TSA a obtenu une copie, Ouyahia charge aussi, le directeur de l’Andi et 29 walis de lui assurer « une large publicité localement » et de mettre « en valeur d’autres avantages accordés par la loi aux investissements dans les collectivités territoriales couvertes par cette résolution ».

La célérité avec laquelle a agi Ouyahia pour concrétiser une décision prise en Conseil des ministres le 18 décembre, traduit,  selon une source gouvernementale, « un réel souci de lutter contre les disparités entre les régions du pays en matière de développement ». Une disparité, poursuit notre interlocuteur, « qui crée un sentiment d’abandon chez les populations du Sud ». Une population qui « n’hésite pas, depuis quelques temps d’ailleurs, à crier haut sa colère en  manifestant dans la rue à El Oued, Laghouat, Khenchela, Gharadia, Illizi, Ouargla, etc. »

Outre la multiplication des manifestations, le gouvernement s’inquiète aussi de l’influence exercée sur les populations des régions du Sud par divers réseaux de trafics et des groupes armés affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique. « Nous voulons développer les régions frontalières qui sont soumises au diktat des contrebandiers, du banditisme dont la connexion avec  les  groupes terroristes est prouvée », affirme la source gouvernementale.


Encourager les investissements


Lors de la 59e réunion du Conseil national de l’investissement (CNI),  le 22 décembre 2011, le gouvernement avait arrêté les privilèges qui seront octroyés aux investisseurs dans les régions suscitées. Le compte rendu du CNI,  dont  nous disposons d’une copie, évoque notamment « la prise en charge  partielle ou totale par l’État, des dépenses au titre des travaux d’infrastructures nécessaires à la réalisation de l’investissement ».

Toujours au titre de réalisation de l’investissement, l’investisseur bénéficiera de l’exonération de droit de douanes pour les biens importés et de la franchise de la TVA pour les biens et services, qu’ils soient importés ou acquis sur le marché national. Le nouveau dispositif prévoit l’exemption du droit de mutation pour toutes les acquisitions immobilières effectuées dans l’investissement et l’application du droit d’enregistrement au taux  réduit de deux pour mille pour les actes constitutifs et les augmentations du capital. Après constat de mise en exploitation du projet, l’investissement sera exonéré pendant une période de 10 ans de l’impôt sur le bénéfice de société IBS et de la taxe sur l’activité  professionnelle TAP.

Il est prévu aussi l’exonération, pendant dix ans à compter de la date d’acquisition, de la taxe foncière sur les propriétés immobilières entrant dans le cadre de l’investissement. Selon nos sources, le gouvernement a décidé de faire bénéficier de ces avantages les projets en cours de réalisation ainsi que ceux réalisés et pour lesquels un constat d’entrée en vigueur a été délivré à la date de l’application de cette décision « dans la perspective d’impulser les projets existants ».

Ces nouvelles mesures, destinées à encourager l’investissement dans le Sud, vont-elles convaincre enfin les hommes d’affaires à développer des projets en dehors du nord du pays ? Depuis 2001, le gouvernement a multiplié les encouragements pour inciter les investisseurs à implanter des projets en dehors du nord du pays. D’abord avec l’ordonnance numéro 01-03 du 20 août qui avait accordé des avantages particuliers aux investissements réalisés dans les zones dont le développement nécessite une contribution  particulière. En 2006, le gouvernement avait procédé à la création de deux fonds spéciaux pour le développement du Sud et des Hauts plateaux. Les lois de finances complémentaires de 2010 et de 2011 prévoient aussi des bonifications des taux d’intérêt applicables aux prêts bancaires, ainsi qu’une réduction de 50 % de l’IRG pour une période allant jusqu’à 5 ans pour les investissements.

Mais sur le terrain, les investisseurs ne se bousculent pas. Les régions des Hauts plateaux et plus encore celles du Sud demeurent des régions qui ne disposent ni d’infrastructures de transports performantes pour l’acheminement des marchandises vers le Nord où habite une grande majorité des Algériens, ni d’une main d’œuvre qualifiée. Le gouvernement lui-même peine à implanter des projets dans ces régions, comme en témoigne l’échec de Sonatrach à construire la raffinerie de Tiaret.


Katia Mehdi
http://www.tsa-algerie.com/economie-et-business/de-nouvelles-mesures-pour-developper-le-sud-et-les-hauts-plateaux_19075.html
(NDRL: Ces régions livrées à elle mêmes sont totalement archaiques. Elles ne disposent ni de capital, ni de MO qualifiées, ni d'administration, ni de marché intérieur tant les populations sont pauvres. La majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. D'où la nécessité de mettre en place un plan ORSEC: Une institution (secrétariat d'Etat) en mesure d'accompagner l'investisseur public ou privé du début jusqu'à la fin du projet (élaboration du projet, formation, mise en place, suivi et évaluation). La création d'emplois créera un marché intérieur : il n'est donc pas nécessaire d'exporter vers le Nord.

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Le Premier ministre a défendu, hier, à la résidence d’État Djenane El-Mithaq, à l’ouverture de la tripartite, la politique du gouvernement de soutien à l’investissement, tout en reconnaissant que le climat des affaires “exige une amélioration sérieuse”.
En langage de chiffres, qu’il affectionne particulièrement, le Premier ministre révèle que, de janvier 2010 à avril 2011, les entreprises publiques ont bénéficié de 52 programmes pluriannuels de financements bancaires pour des investissements d’un montant total de 718 milliards de dinars hors hydrocarbures. Au titre des seuls projets de plus de 500 millions de dinars examinés par le Conseil national de l’investissement, les entreprises privées ont engagé, durant la même période, 43 investissements totalisant 156 milliards de dinars. En ce qui concerne les investissements mixtes associant des entreprises publiques ou privées et des entreprises étrangères, le chef de l'Exécutif a annoncé 120 milliards de dinars d'investissement répartis sur 28 opérations. Au total, hors hydrocarbures et hors dépenses publiques, ce sont plus de 1 000 milliards de dinars qui ont été concrétisés depuis janvier 2010 dans les investissements d’entreprises publiques et privées, de secteurs divers, soit près de 14 milliards de dollars. Par ailleurs, le Premier ministre a indiqué que les dispositions des lois de finances complémentaires 2009 et 2010 n’ont pas entravé l’investissement. “La législation veut donner une chance au capital national et à l’entreprise algérienne chez eux en Algérie”, argumente le Premier ministre. Concernant précisément la règle dite 49/51 dans l’investissement, M. Ahmed Ouyahia affirme qu’elle a été admise par les partenaires étrangers, “comme en témoignent les importants projets conclus ou en cours avec de grandes sociétés de toutes les nationalités”. Le Premier ministre ajoute que “lorsqu’il s’agit de questions concernant l’entreprise algérienne, les dispositions de la loi de finances complémentaire de 2009 ne sont ni des clauses sacrées ni des barrières infranchissables”.M. Ahmed Ouyahia a tenu aussi à faire une mise au point “à ceux qui disent que les procédures mises en place par le gouvernement bloquent l’investissement en général”, évoquant l’obligation légale de soumettre tout projet d’investissement national de plus de 500 millions de dinars ou tout projet mixte à examen préalable du Conseil national d’investissement (CNI).
En dépit de ce qui se dit ici et là, aucun projet d’investissement privé national de plus de 500 millions de dinars, ni aucun projet d’investissement mixte n’est en attente du feu vert du CNI”, a affirmé le Premier ministre. “Au 23 mai courant, il y a exactement 87 dossiers de ce genre en instance à l'Agence nationale de l'investissement, car il leur manque tous une pièce, ou un élément parmi les pièces et éléments exigés par la loi. Parfois des déclarations fiscales et sociales, le foncier, même des études technico-économiques”, a-t-il précisé. Cependant, le Premier ministre a admis que des changements sont nécessaires pour améliorer le climat des investissements, évoquant une étude commandée par la Banque d’Algérie à la Banque mondiale. La Banque mondiale dont le jugement fait autorité dans son domaine classe l’Algérie à la 136e position sur 183 pays pour le climat des affaires. “Le gouvernement n'a aucun complexe à vous le dire car c'est la réalité que vous vivez en premier lieu”, a indiqué Ahmed Ouyahia, faisant référence “aux obstacles dans les domaines fiscal, du foncier et bancaire, et même pour vous raccorder au réseau électrique”. “Ce sont des vérités”, a-t-il reconnu.
Les organisations patronales revendiquent la libération des initiatives des entrepreneurs nationaux

Pour le président du Forum des chefs d’entreprise, les actions d’envergure menées ont donné des résultats mitigés, “pour ne pas dire médiocres”.

Le taux de croissance s’est cantonné entre 4 et 5%, alors qu’il aurait dû être à deux chiffres. “Les mesures engagées depuis 10 ans n’ont pas été satisfaisantes dans la mesure où il y a des pôles de pauvreté, des inégalités croissantes qui se sont manifestées. Des pans de notre économie ont disparu. Le déséquilibre du commerce extérieur persiste…”, a-t-il relevé. M. Hamiani indique que les autorités ont laissé un secteur informel se développer d’une façon dangereuse, “menaçant les équilibres de notre pays”. Le président du FCE a souligné les besoins pour l’économie algérienne de diversifier de manière structurelle ses ressources et son financement, en commençant, dès maintenant, à jeter les bases d’une économie productive diversifiée et progressivement libérée de la rente des hydrocarbures. M. Hamiani revendique des politiques plus consensuelles relevant que la croissance, ces dernières années, ne s’est appuyée que sur un moteur, les dépenses publiques. Elle aurait pu être alimentée aussi par l’entreprise. Le patron du FCE pense que la levée des contraintes qui entravent le développement du secteur privé est de nature à démultiplier ses capacités de création de valeur et à créer les bases d’une croissance supérieure à 10% sur des bases durables.
Évoquant le Crédoc, M. Hamiani indique que ce n’est pas la bonne solution. En “aucune façon un instrument de paiement n’est capable de faire de la régulation, ni de contenir les importations”, estime le président du FCE, pour qui la solution est dans la “substitution à l’importation”.

M. Hamiani suggère de porter “un regard neuf” sur l’entreprise, notamment la PME/PMI, qui doit prendre en compte la place centrale que l’entreprise occupe dans l’économie algérienne. “Nous sommes le premier employeur”, a lancé le président du FCE, se posant comme “alliés objectifs” du gouvernement, “à condition que nous soyons consultés”. M. Hamiani critique le recours excessif aux lois de finances complémentaires. D’une manière générale, les organisations patronales revendiquent la libération effective des initiatives des entrepreneurs nationaux, la non-discrimination des entreprises nationales selon qu’elles soient de statut privé ou public, la stabilisation du cadre législatif et réglementaire régissant le fonctionnement de l’économie nationale et la mise sur pied d’un mécanisme pérenne entre représentants des administrations économiques et représentants des entreprises. La question qui se pose pour le patronat est avant tout celle des moyens à réunir pour faire de l’entreprise le vecteur essentiel du développement économique national.

Le Premier ministre affirme qu’aucune loi, aucun texte ne fait de distinction entre le public et le privé. Par rapport à l’économie informelle, Ahmed Ouyahia a indiqué “solennellement que le jeune, qui est en attente d’un emploi, vend des légumes ou des pantalons… n’est pas un adversaire des pouvoirs publics”. Par contre, le Premier ministre “voudrait” comprendre “ce qui se passe sur l’informel des containers. Ceux qui achètent les routes. Il faut qu’on en parle”. Concernant la stabilisation du cadre juridique, le Premier ministre a annoncé que le gouvernement “a terminé la mise à niveau”.
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DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL

Lever les incertitudes et construire des alliances

Mustapha Mekideche    Journal liberté (Mercredi 23 Mars 2011) On a suffisamment consacré de temps à réfléchir sur ce qu’il faut faire en matière industrielle. Pour faire passer la contribution du secteur industriel au PIB de 5% aujourd’hui à 10% en 2014, le temps est désormais à l’action et à l’investissement. Cela devrait être une priorité absolue compte tenu de l’impact en termes de création d’emplois et de diversification de l’économie. Mais force est de constater que d’un projet de stratégie industrielle à un autre les années passent et la désindustrialisation du pays s’élargit. En attendant, le reste du monde avance, progresse, innove et transforme notre pays en un grand comptoir solvable pour ses produits.
Prenons, par exemple, deux branches industrielles pour lesquelles incertitudes.
L’obligation d’un partenariat national majoritaire pour tout investissement nous avons, ces dernières années, plus parlé que fait : la pétrochimie et les industries mécaniques. D’abord la pétrochimie. Arrêtée en plein essor d’investissement, dans la décennie 1980, au profit “d’une vie meilleure”, la pétrochimie semble renouer, dans les années 2010, avec les mêmes industriel a eu notamment comme conséquence la renégociation d’un certain nombre de projets déjà engagés. Cela entraîne au mieux leur report et au pire leur annulation. Ensuite, on ne sait pas dans quelles conditions l’avantage comparatif du prix du gaz naturel consenti aux projets pétrochimiques serait remis en cause, si l’on se réfère tout au moins à un article mis en ligne par un journal électronique algérien. En aval, les filières de la plasturgie, porteuses, non seulement de fortes capacités d’intégration mais, également, de création d’emplois, en subiraient, le cas échéant, le contre-choc.


Mêmes hésitations pour l’industrie automobile. Tout le monde se rappelle du serpent de mer qu’a été le fameux projet de l’automobile algérienne Fatia de Tiaret. Ce projet avait été finalement abandonné après des péripéties ayant duré plusieurs années. Espérons que les nouvelles initiatives en la matière vont aboutir. Cependant, malgré l’optimisme affiché par certains responsables, les négociations entre les pouvoirs publics, la SNVI et ses partenaires étrangers semblent traîner en longueur sans agenda précis. Pendant ce temps, des projets alternatifs, dont les productions sont destinées partiellement vers l’Algérie, voient le jour plus rapidement.

L’Algérie, deuxième marché africain de l’automobile, intéresse tous les constructeurs internationaux, les grands et les émergents. Ce sera l’occasion, pour 29 d’entre eux, présents au XIVe Salon international de l’automobile qui se tient à Alger du 17 au 27 mars 2011, d’affiner leur stratégie d’élargissement de leurs parts de marché. Ces derniers viendront, encore une fois, faire part formellement de “leur intérêt au montage et à la construction”. Mais que ne l’ont-ils déjà fait ? Même les organisateurs de cet événement renvoient à plus tard l’examen de la problématique de l’industrie automobile nationale. Ainsi ils disent que “l’émergence d’une industrie automobile, la promotion de la sous-traitance industrielle algérienne et la problématique de la pièce de rechange contrefaite importée seront, à partir de 2012, au centre des thématiques du Salon” (!) Cela illustre bien la difficulté de changer de paradigme en la matière car en vérité, avec des importations de véhicules et de pièces de rechange qui ont atteint 3,5 milliards de dollars en 2008, les enjeux et les intérêts sont colossaux. Les pouvoirs publics ont émis plusieurs signaux pour faire bouger les lignes dans le secteur automobile. Ainsi le ministre des Finances n’exclut pas la remise en place du crédit à la consommation lorsque les projets de construction locaux de véhicules seront concrétisés. Il répond indirectement à une des demandes d’un partenaire étranger, associé à l’un de ces de projets. Mais il se fait surtout l’écho d’une demande de l’UGTA qui a le mérite de la clarté puisqu’elle souhaite explicitement “le réexamen du crédit à la consommation en direction des ménages, et ce, dans le but de leur permettre d’acquérir des biens et des services produits localement”.

Les responsables de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), qui appellent, quant à eux, les pouvoirs publics “à la concertation et au partenariat”, semblent prendre la mesure des changements souhaités par ces derniers. Ainsi le président d’AC2A déclare être en mesure “d’amener sur la table des négociations les constructeurs automobiles… et de faire appel aux sous-traitants et équipementiers mondiaux pour des partenariats avec leurs homologues algériens”. Les membres de l’Association algérienne des industries mécaniques, qui regroupent notamment les sous-traitants algériens de la filière automobile, devraient le prendre au mot. En effet, dans les économies modernes, les concertations et dialogues ne se font pas uniquement de façon verticale entre les pouvoirs publics et les associations professionnelles, ils se font également de façon horizontale entre les associations professionnelles. Tout le monde y gagne.

Pour conclure, on voit bien que la réussite des programmes industriels, notamment celui de l’industrie automobile, objet de notre présente chronique, passent par deux conditions. D’abord, la lisibilité et la stabilité de la stratégie mise en œuvre et, ensuite, la construction d’alliances internes et externes car l’existence de facteurs favorables (disponibilités financières, taille du marché) est nécessaire mais non suffisante. C’est ce que nous enseigne en tout cas des expériences réussies de développement de l’industrie automobile en Chine, en Turquie et même en Iran. Mais il faudra faire vite car d’autres industries nouvelles sont à construire chez nous ; celle des énergies renouvelables notamment



Le constructeur allemand wolkswagen refuse semble-t-il le partage 49/51. Pourquoi ne
pas modifier les dispositions en la matière pour les appliquer au cas par cas, au regard du caractère stratégique de l'investissement?

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Les commandements de l’UGTA pour améliorer le pouvoir d’achat des Algériens


La centrale de Sidi Saïd, totalement absente du terrain, sur lequel elle est dépassée par les syndicats autonomes tente de revenir dans l’équation à l’occasion de la fête internationale su travail. Cela en avançant une sérié de proposition à même, selon elle, de renforcer le pouvoir d’achat des algériens. » La maîtrise des prix des produits alimentaires de large consommation est loin d’être un acquis, ce qui induit la caducité de certains efforts de l’Etat tendant à l’amélioration des conditions sociales », estime l’UGTA.
Ainsi, sept propositions ont été élaborées à cet effet, portant en premier lieu sur l’ »ouverture et l’organisation des marchés de gros des fruits et légumes ». Cette première proposition vise à « densifier » le réseau de distribution en multipliant, notamment, les marchés de gros en vue d’ »atomiser les marchés, évitant ainsi de créer un déséquilibre et l’existence de goulots d’étranglement ».
Pour arriver à une meilleure organisation du marché des fruits et légumes, la « réactivation de l’OFLA », à titre d’exemple, est jugé comme un dispositif susceptible de « permettre de juguler les prix autour d’un niveau socialement acceptable et économiquement viable », estime l’Ugta. La seconde proposition concerne la « réactivation de l’Office national d’importation et d’exportation » des produits d’alimentation.
Cet office, initialement appelé ONACO, distributeur public de ces produits, est destiné à réguler les prix et les marges de bénéfices des produits d’importation tels que les légumes secs, le café, le thé ou le sucre. Parmi les propositions faites par l’Ugta figure aussi, l’ »ouverture et l’organisation de la filière viandes », car celle-ci est actuellement « désorganisée, ce qui engendre une forte spéculation sur les prix », souligne-t-elle. Ainsi, la création d’un office de régulation et de commercialisation de viandes « aurait un impact direct sur les prix à la consommation d’un côté, et d’un autre côté, elle encouragerait la production nationale qui trouverait une régularité des débouchés des produits d’élevage et dérivés pour permettre également d’alimenter la filière production lait et dérivés ». Dans le même objectif, l’Ugta propose également la « réouverture et la réhabilitation des grandes surfaces en partenariat avec le secteur privé national ».Outil considéré comme « très important » pour la régulation des prix des produits de large consommation, ce dispositif de grands magasins serait efficace pour « venir à bout des spéculations qui rongent le pouvoir d’achat et créerait en parallèle des postes d’emploi », souligne la centrale syndicale. La « relance des coopératives de consommation et le réexamen du crédit à la consommation », est également proposée.
La relance de ce dispositif faisant partie de l’économie sociale, et dont l’ expérience a fait ses preuves par le passé , aurait un effet bénéfique sur la stabilisation des prix des produits de large consommation et la production nationale, selon l’UGTA. Soutenir la production nationale du ciment et les matériaux de construction est aussi citée dans les suggestions.
Une enquête menée par l’Ugta sur un échantillon représentatif, a montré que 10% du budget d’un ménage sont consacrés aux charges locatives. Cette proposition fait suite aussi aux changements sociaux et l’évolution de la population qui prédisent un accroissement de la demande en logement. Afin d’éviter des pressions et les tensions sur le marché de l’immobilier, l’Ugta propose de « soutenir fortement » le prix du ciment et les matériaux de construction produit localement. La septième proposition porte, quant à elle, sur les « facilitations fiscales et douanières », vu l’importance de réexaminer la fiscalité et les taxes douanières afin de les mettre en cohérence avec les objectifs d’encouragement de la production nationale, de création d’emplois, et de défense du pouvoir d’achat des citoyens. Selon l’Ugta, les pouvoirs publics sont toujours confrontés à la réalité économique qui fait que l’ »inflation et la spéculation guettent et amoindrissent l’effet des salaires sur le pouvoir d’achat, rendant presque caduques les différentes augmentations sur le bien être des populations ».
Les subventions des prix de certains produits de large consommation peuvent être un moyen de venir en aide aux citoyens démunis, indique-t-elle, mais il faut, toutefois, s’assurer qu’elles se traduisent par de réelles baisses de prix sur les marchés et qu’il ne soit laissé aucune chance à certains milieux affairistes de profiter de la situation économique et sociale actuelle pour s’enrichir davantage sur le dos de l’Etat et des consommateurs
http://www.algerie-plus.com/actualite/les-commandements-de-l%e2%80%99ugta-pour-ameliorer-le-pouvoir-dachat-des-algeriens/
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Opportunités d’investissement offertes sur les Hauts-Plateaux
Rendre la région attractive pour les investisseurs est une préoccupation majeure dans le processus de mise en œuvre des dispositifs publics de financement et de crédit afin de répondre à la problématique du chômage qui touche d’importantes franges de la population . lire la suite dans:
http://www.liberte-algerie.com/algerie-profonde/opportunites-d-investissement-offertes-dans-le-cadre-des-hauts-plateaux-medea-173184
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Des entrepreneurs dénoncent: La micro-entreprise face à la faillite programmée
 Les dispositifs sont extraordinaires sur le plan réglementaire, mais en pratique, il n'y a ni suivi ni contrôle de ces dispositifs et des unités qui les gèrent.
(..) Les instruments d'aide et d'accompagnement des pouvoirs publics sont davantage orientés vers l'encouragement à la création des micro-entreprises (année 0), puis plus tard, l'accompagnement à la croissance (année 3, mais surtout 4 et plus), plutôt que dans l'aide au démarrage (années 1, 2 et 3). C'est précisément au cours de ce laps de temps de 2 à 3 années, que l'on observe le plus fort taux de mortalité d'entreprises. Les pouvoirs publics sont au courant de cette situation, mais rien n'est fait pour assister les jeunes entrepreneurs, laissés à l'abandon. La moitié des entreprises créées dans le cadre du dispositif ANSEJ ont ainsi disparu du tissu économique national, durant les premières années de leur existence. Le taux «officiel» de mortalité des entreprises créées dans le cadre de l'ANSEJ varie entre 20 et 25%. Sur le terrain, c'est une autre réalité. Beaucoup d'entrepreneurs aidés par l'ANSEJ -ou par les autres dispositifs de micro-financement-, échouent en cours de route, restent dans l'informel ou refusent tout simplement, de rembourser leurs crédits.

Outre le manque d'accompagnement des jeunes promoteurs, l'absence de contrôle des institutions, en charge d'appliquer les dispositifs de création de micro-entreprises est un autre facteur à l'origine de la hausse du taux de mortalité.        Les dispositifs sont extraordinaires sur le plan réglementaire, mais en pratique, il n'y a ni suivi ni contrôle de ces dispositifs et des unités qui les gèrent. Il n'existe à ce jour, après plusieurs années de leur lancement, aucun bilan d'évaluation des dispositifs existants. Le collectif se plaint, par ailleurs, du «harcèlement» des banques publiques. par S. M.
Tous ces blocages font qu’aujourd’hui il ne reste pratiquement plus rien de notre potentiel industriel. La situation risque même d’empirer dans les toutes prochaines années en raison de la désertion du secteur industriel par les quelques opérateurs restants de plus en plus nombreux à investir les créneaux autrement plus juteux de l’importation et de la revente en l’état. En moins de quatre années l’Algérie a, en effet, perdu prés de 50.000 PME industrielles pendant que le nombre de sociétés de négoce progressait passant d’environ 12.000 entités en 2003 à près de 40.000 aujourd’hui. Le récent recensement effectué par l’ONS confirme cette inquiétante tendance à la désindustrialisation de l’économie algérienne, avec une très nette prédominance (plus de 90%) des petites entreprises de commerce et de services par rapport aux unités des secteurs de l’industrie et du BTP (à peine 8.000 entreprises) réduites à portion congrue. 
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NEWS

Création d’un «hub», ou  pôle international de biotechnologie et de production de médicaments 
(….) Ce Forum-exposition de deux jours, auquel prend part la majeure partie de la dizaine d´entreprises américaines opérant déjà en Algérie, selon Smaïl Chikhoune, président du Conseil d´affaires algéro-américain (Usabc), est animé par l´objectif important de «créer à Alger un «hub», ou un pôle international de biotechnologie et de production de médicaments. Il abritera le transfert du savoir-faire US aux entreprises algériennes du domaine», à l´image de Singapour en Asie, a souligné Chikhoune. Cet axe, comme celui d´Irlande pour l´Europe, «devrait rayonner sur le Moyen-Orient et l´Afrique du Nord...Les Américains y croient», a-t-il dit, comme le prouve la volonté des Etats-Unis qui consacrent «100 milliards de dollars dans la recherche et le développement des nouvelles molécules. Le gouvernement algérien a donné son aval à cette forme de développement et de recherche à travers le partenariat. Cette volonté sera concrétisée par la signature, jeudi, d´un protocole d´accord qui déterminera les engagements des laboratoires US pour le développement et la recherche». De grands groupes pharmaceutiques américains devront procéder à des recherches de développement dans le domaine, notamment de la biotechnologie et l´industrie pharmaceutiques. Selon Mr. Chikhoune, l´Algérie s´engagerait à «créer une ville aux fins d´accueillir les futurs laboratoires de recherche et les unités de production des médicaments en partenariat avec ces groupes américains». (….)
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APN 26 Mai 2011 AMÉNAGEMENT DE 36 NOUVELLES ZONES INDUSTRIELLES
Dans le cadre du projet de la loi de finances complémentaire 2011, le gouvernement devrait investir 70 milliards de dinars pour l’aménagement de 36 nouvelles zones industrielles, lors des cinq prochaines années. L’opération sera financée à hauteur de 10 % sur le budget de l’Etat. Et par des crédits bancaires pour le reste. Les besoins étant largement supérieurs à l’offre, notamment au centre du pays où les investisseurs ne trouvent plus un hectare pour s’installer, le gouvernement, moyennant un abattement fiscal, compte les orienter vers les Hauts-Plateaux et les hautes plaines notamment. Le communiqué diffusé par l’APN à cette occasion ne précise pas dans quelles régions elles seront aménagées ni la formule qui devra être adoptée pour la gestion de ces zones. L’on signale, cependant, du côté du ministère de l’Industrie, que ces zones industrielles seront réparties à travers 20 régions. De même que l’on privilégiera les régions les mieux desservies par le réseau routier et où se trouvent des ports ou aéroports. Pour la gestion de ces zones, les actifs fonciers seront soit «cédés de gré à gré à l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (Aniref), soit l’Etat reste propriétaire et accorde un mandat à cet organisme pour l’aménagement et la gestion de ces zones, ou créer carrément un nouvel organisme qui associera l’Aniref à des privés pour la réalisation et la gestion de ces zones». Des zones, indique-t-on, conçues en «projets intégrés», c’est-à-dire, qui seront dotées de toutes les commodités nécessaires (hôtels, banques,…).
Lyas Hallas: http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/05/26/article.php?sid=117691&cid=2
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Les travaux de terrassement pour la réalisation de la ligne ferroviaire des Hauts-plateaux seront lancés dans le courant de l'année, a-t-on appris dimanche auprès du ministère des Transports. Le projet de cette rocade ferroviaire des hauts Plateaux dont le parachèvement de réalisation de ses lignes permettra de relier Tébessa à Sidi Bel Abbès, en passant par M'sila, Boughezoul (Médéa), Tissemsilt, Tiaret, Saïda et Moulay Slissen (Sidi Bel Abbès), «sera réceptionné vers la fin de l'année 2013, au plus tard courant 2014», a-t-on ajouté.
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Après la décision d’effacer leurs dettes estimées à 95 milliards de dinars : Réouverture prochaine de nombreuses usines textiles
Le président de la fédération a, dans un autre contexte, dénoncé le retard accusé par le trésor public et les banques dans l’exécution des décisions prises par le conseil des participations de l’Etat depuis plus de deux mois, soulignant que cela pouvait retarder la relance du secteur du textile et des cuirs.

Le président de la fédération nationale des travailleurs du textile et des cuirs a assuré dans un entretien à El Khabar que les mesures prises par le gouvernement pour l’effacement des dettes du secteur estimées à 95 milliards de dinars, permettra à celui-ci de rouvrir de nombreuses usines fermées les années précédentes.
La fédération du textile et des cuirs n’a selon son président été informée que récemment des mesures relatives à l’effacement des dettes décidées par le gouvernement lors de la réunion du conseil des participations de l’Etat qui s’est tenue fin mars. M Amar Takjout a précisé que l’effacement concerne les dettes bancaires et fiscales, les dettes parafiscales estimées à 7 milliards seront elles rééchelonnées, dans l’attente des résultats des récentes consultations entre le gouvernement et les représentants du secteur pour leur effacement. Le premier responsable de la fédération a, dans le même contexte, déclaré que l’effacement des dettes permettra la réouverture de nombreuses usines qui ont été fermées pendant ces dernières années. il a, notamment, indiqué que dans un premier temps, une usine serait ouverte à Dar Beida et deux autres à Tébessa. pour ce qui de la capitale, le même responsable a prévu la réouverture de l’usine de Chéraga. L’opération d’effacement des dettes permettra selon M Amar Takdjout de récupérer la part des usines publiques sur le marché, qui a reculé après la fermeture de nombreuses entreprises publiques à moins de 5%, alors que le reste est importé pour couvrir le déficit enregistré sur le marché national. Rappelons, dans ce contexte, que près de 30 entreprises et usines du secteur des textiles et des cuirs ont été fermées ces vingt dernières années, ce qui causé le licenciement de plus de 30 mille travailleurs. Le président de la fédération a, dans un autre contexte, dénoncé le retard accusé par le trésor public et les banques dans l’exécution des décisions prises par le conseil des participations de l’Etat depuis plus de deux mois, soulignant que cela pouvait retarder la relance du secteur du textile et des cuirs. Le responsable a, dans le même sillage, insisté sur la nécessité d’un partenariat entre le secteur public du textiles et des cuirs et le secteur privé afin de réduire la facture d’importation des produits du textile et des cuirs estimée à 4 miliards de dollars annuellement
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Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) est contre les subventions de certains produits de large consommation, a indiqué hier Réda Hamiani, président de cette association patronale, au forum du journal en ligne Algeria Invest.
«C’est un non-sens de subventionner des produits au stade final. Les subventions, dans les autres pays, se font à la source, c’est-à-dire aux producteurs», a-t-il expliqué. «Ces subventions profitent aussi bien aux riches qu’aux pauvres. L’Algérie casse les prix internationaux et des pays comme le Mali, le Niger, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie profitent aussi de ces subventions grâce à certains réseaux», a-t-il ajouté en faisant allusion à la contrebande.
Le président du FCE estime que le gouvernement maintient ce soutien des prix afin «d’acheter la paix sociale». «On veut éviter les malaises sociaux. Le gouvernement agit en pompier, mais cela rend un mauvais service à l’économie nationale», a-t-il souligné.
«Personne ne va investir dans un pays où les prix sont subventionnés de la sorte», a-t-il assené. M. Hamiani a par ailleurs évoqué le déphasage qui existe entre l’université et les entreprises : «Des milliers d’universitaires sont formés et sont destinés au monde de l’entreprise mais souvent, ils ne sont pas qualifiés. Des étudiants en finances ne savent même pas ce qu’est  une lettre de crédit.»Pour le président du FCE, l’élite de l’Algérie se trouve à l’étranger. Les étudiants et les universitaires algériens ayant été dans les grandes universités étrangères sont mieux outillés que ceux formés en Algérie, a-t-il signifié. Les jeunes, selon lui, doivent être orientés vers l’entrepreneuriat. «Sur 100 universitaires, au moins 50 devraient bénéficier de formation pour créer leur propre affaire au lieu d’attendre que les patrons leur offrent des emplois», suggère le patron des patrons. Il regrette dans ce sillage que les pouvoirs publics «accordent la priorité au secteur de l’énergie qui ne contribue que très peu à la création d’emplois. Sonatrach n’emploie que 3% de la population».

L’Algérie, a-t-il poursuivi, ne peut pas continuer à suivre la voie des pays dont la seule ressource est le pétrole. Selon ce représentant du patronat algérien, l’Algérie ne crée que 75 petites et moyennes entreprises par an pour 100 000 habitants, soit cinq fois moins que la norme, alors que les pays voisins en créent plus de 350. «On a rendu le commerce extérieur moins attractif avec  notamment la lettre de crédit, mais on n’a pas rendu l’investissement dans l’industrie plus attractif», a-t-il signalé.
Enfin, le président du FCE a affirmé que seul un modèle d’organisation politique consensuel permettra d’avoir un climat propice à l’application de réformes à caractère économique.
Nora Boudedja Elwatan.com du 27/07/11

Experts et chefs d’entreprise
«Le cadre institutionnel est défaillant»
Cadrage juridique figé, pléthore d’institutions inefficaces, peu de liens entre universités et entreprises, réticences des managers, l’innovation en tant que facteur-clé de la croissance économique, demeure le parent pauvre de la politique gouvernementale.
C’est du moins le constat qu’ont dressé nombre d’experts et de chefs d’entreprises publiques et privées lors d’un think tank organisé par le journal Liberté, hier à Alger. «Il y a une défiance entre les opérateurs et l’Etat. Il n’y a pas de création d’institutions suffisamment efficaces.
Le cadre institutionnel est défaillant», a soutenu, lors des débats, Abdelkader Djeflat, président du conseil scientifique international Maghtech et professeur à l’université de Lille (France). Selon lui, le système national d’innovation demeure «fragmenté» et son «efficience n’est pas à la hauteur». L’innovation doit passer par l’évolution de l’appareil juridique, le renforcement des capacités effectives des entreprises à innover et la constitution de pôles de compétences…, rappelle M. Djeflat, citant une étude réalisée, en 2007, traitant de l’évaluation des politiques et programmes d’innovation sur l’industrie nationale. Peu de choses ont été réalisées. «Nous avons fait des propositions que l’on n’a pas globalement pris en compte», se plaint-il.


Pour sa part, Mohamed Benini, président d’Algex, déplore la surabondance d’organismes publics et de textes législatifs dont les résultats ne sont pas satisfaisants. A l’écueil du manque «d’informations» s’ajoutent les restrictions sur les «libertés d’initiative», affirme-t-il.

A son tour, le consultant Hocine Hadjiat a évoqué le problème «d’attraction des compétences». «L’Algérie a investi seulement dans les centres de recherche et développement implantés dans les universités. Alors qu’il y a eu peu d’efforts pour les ingénieurs au sein des entreprises. Les centres techniques, en France, attirent alors qu’en Algérie, le problème reste celui de l’attraction des compétences», dit-il.
Président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Rédha Hamiani a estimé, quant à lui, que «malgré les textes adoptés et le volontarisme de l’Etat, l’entreprise algérienne est exclue» du processus. Contrairement à d’autres pays, la diaspora algérienne n’est pas intégrée, selon lui. Il regrette que les programmes de mise à niveau des entreprises n’aient pas pris en considération l’aspect innovation comme vecteur de croissance. Pour M. Hamiani, seule «une révolution politique» est nécessaire pour changer les choses. «Sinon, on n’ira pas loin», tranche-t-il.
Hocine Lamriben:  

Un avis partagé par l’économiste Abdelmadjid Bouzidi : «Dans une économie comme la nôtre, sans aucune obligation d’efficacité, à quoi cela sert-il d’innover ? Le retard est considérable.»Un peu plus loin, M. Bouzidi clame sa conviction : seule une culture démocratique est à même de sauver l’économie nationale.
«Le préalable au nouveau régime de croissance, où l’innovation aura sa place, est la réforme politique», a conclu l’ancien conseiller économique de l’ex-président Zeroual.
En résumé, les intervenants ont insisté sur la nécessité de «sortir de l’économie de la rente vers la rente de l’innovation».

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Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Mettre en œuvre une nouvelle économie moins dépendante des hydrocarbures et porteuse d'un nouveau pacte de croissance est une nécessité, une urgence. Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) en est pleinement convaincu. Et c’est cette urgence qui a marqué les travaux du symposium que le FCE a organisé mercredi et jeudi derniers à l’hôtel


Concernant la simplification de l’environnement de l’entreprise et l’amélioration du climat des affaires, parmi les onze mesures formulées, l’on relève celle de «changer la valeur faciale de la monnaie : 1DA nouveau = 100 DA anciens», pour apprécier mieux la monnaie, et de «moderniser le régime des changes». Comme l’association appelle à «revoir le système appliqué à l’impôt sur les bénéfices en supprimant la double imposition en matière d’IBS et d’IRG qui frappe les bénéfices distribués ; le paiement de l’IBS doit être libératoire». Par ailleurs, il est proposé de ramener «à 5 % le taux d’imposition sur les bénéfices réinvestis».





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Le colloque international sur l'économie informelle organisé par le cercle d'action et de réflexion sur l'entreprise (CARE) en partenariat avec le ministère du Commerce a notamment fait appel à Hernando De Soto.

http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5165538

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Un séminaire international a été organisé le 12 mars 2012 à Alger par le club Care, en collaboration avec le ministère du Commerce. Comme j’ai eu à l’affirmer dans plusieurs contributions depuis 10 années, la sphère informelle renvoie au pouvoir algérien lui même.  Son intégration au sein de la sphère réelle ne peut relever d’un seul département ministériel devant impliquer les différents départements ministériels (présidence, chefferie du gouvernement, services de sécurité, tous les départements ministériels dont les finances, la justice, l’intérieur etc.) et ce, avec la participation réelle des segments de la société civile. Sinon cela sera un séminaire inutile de plus sans  portées opérationnelles. Cette présente analyse a pour objet de rappeler l’importance des travaux du docteur Hernando De Soto un des plus grands spécialistes de la sphère informelle qui sera présent à cette rencontre. J’ai eu le plaisir de le rencontrer il y a de cela plusieurs années et il m’a fait l’honneur d’une contribution en annexe d’un de mes ouvrages parus en 2004 simultanément en arabe – français et anglais qui peuvent être un enseignement  précieux  pour l’Algérie . (1)
http://www.algerie-focus.com/2012/03/16/point-de-vue-il-ny-a-pas-detat-de-droit-et-de-participation-citoyenne-sans-lintegration-de-la-sphere-informelle-en-algerie/

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Mustapha Benbada : «Face à l'informel: la vérité des prix et la mainlevée fiscale. Mais pouvons-nous le faire ?»
par Yazid Ferhat et El Kadi Ihsane

Les Marocains et les Tunisiens ont réussi à réduire la part de l'informel dans leur économie en introduisant la traçabilité électronique dans les transactions commerciales. Le retard numérique algérien maintient archaïque le fonctionnement des entreprises et ne crée pas d'avantage comparatif vis-à-vis de l'informel. Comment faites-vous face à cela ?

Il faut reconnaître en effet que les TIC constituent un volet extrêmement important dans le développement et la modernisation des transactions commerciales et dans l'efficacité économique d'une manière globale. L'Algérie a vraiment accusé un énorme retard dans l'introduction des TIC dans les différentes sphères de l'économie. Heureusement que dans ce domaine les retards se rattrapent très vite pour peu qu'une feuille de route précise soit tracée. Cette feuille de route est le projet E-Algérie 2013. Ce projet doit se concrétiser, même avec du retard. Ce qui a bloqué le bond vers le numérique est, à mon avis, la sécurisation des bases de données.
Ouvrir toute la plate-forme économique sur le réseau requiert des préalables qui ne sont hélas pas tous réunis devant les risques majeurs du piratage, surtout que nous sommes en Algérie, pour l'heure, des utilisateurs et non concepteurs.
On a accusé du retard certes, mais la sécurité des données est essentielle. C'est pour cela qu'on doit limiter au plus bas notre dépendance en matière de sécurisation des données qui touchent à la sécurité nationale. Il faut reconnaître également que le secteur bancaire a fait des progrès surtout au niveau des paiements de masse. Au niveau de la grande distribution, il faut des incitations fiscales et autres pour au moins réduire la quantité de la monnaie fiduciaire en circulation.
Maintenant au niveau de notre département, on a mis en place le système du registre de commerce télématique où il est possible d'avoir une carte d'abonnement pour accéder à de nombreux services qui facilitent la vie aux usagers. La gestion électronique des documents a été introduite, le registre de commerce électronique est en phase d'étude de faisabilité. Je reste convaincu qu'il faut investir encore plus dans les TIC pour gagner en efficacité et atteindre nos objectifs à des coûts vraiment réduits.








Sur la durée, l’argent prendra de la valeur. C’est pourquoi l’investisseur devrait conserver son argent cash, dans une bonne monnaie, auprès de sa banque. Plus tard, il doit le déposer à son domicile pour ne pas se faire attraper lors d’une ruée sur les banques. Les systèmes de sécurité de dépôts sont conçus bien trop petits. J’estime que plus de la moitié des instituts deviendront insolvables.

Fredmund Malik est un économiste et auteur de livres connu. Dans cette interview, l’Autrichien explique les raisons de la crise et pourquoi celles-ci sont tellement dangereuses. Son pronostic est sombre: l’effondrement menace les bourses. Il y a des défaitistes et aussi des personnes dont l’opinion dépasse encore leurs pronostics sceptiques. Fredmund Malik fait partie de ce groupe. Il est économiste scientifique et directeur du «Malik Management Zentrum» à St-Gall.
Handelsblatt: Nous sommes toujours bloqués dans la crise financière. Où en voyez-vous, en tant que conseiller d’entreprise, les causes?
Fredmund Malik: C’est le surendettement et le mauvais pilotage économique comme conséquence d’une fausse direction d’entreprise et de stratégies radicalement fausses. Ce management erroné est enseigné depuis des décennies dans les écoles d’affaires (business schools) et il s’est répandu comme une plaie. Il est également responsable du fait que de plus en plus de têtes intelligentes ne sont pas allées dans l’économie réelle, mais dans l’économie financière. Il s’agit entre autres aussi de système de bonus qui détruisent l’économie et qui aiguisent de faux intérêts. Dans les entreprises, cela a entraîné beaucoup d’amertume, de mépris et de luttes fatales, phénomènes que les dirigeants d’entreprise ne perçoivent pas du tout. De larges fossés se sont ouverts dans les cultures d’entreprises. Et cela en un temps où les entreprises auraient besoin de la confiance toute entière.
Quelles ont été les prémices de cette situation?
Dans la pensée du «Shareholder-value» (pensée axée sur la valeur boursière). En 1986, la publication d’un livre la rendit populaire. Mais la valeur boursière n’est pas du tout un critère d’appréciation d’une prestation économique réelle et elle induit les cadres dirigeants systématiquement en erreur. Le soi-disant boom économique de la fin du siècle passé se basait sur le crédit. Les banques d’émission ont mené une politique totalement fausse avec leur politique des bas crédits. La ­pensée en dimensions financières prit le dessus, même dans la direction d’entreprise. Exprimé de façon cynique: l’homme a été dégradé au niveau du montant en espèces de son assurance-vie, moins les frais d’enterrement. C’est ainsi que nous sommes parvenus en fait à des systèmes de motivation faux, lesquels ont été propagés par les écoles et surtout par les conseillers d’entreprises.
Pourquoi était-ce si séduisant en pratique?
«Shareholder-value» signifie: nous voulons faire de l’actionnaire quelqu’un de riche. Mais ça ne doit pas être le but d’une entreprise, bien que ça puisse aussi être un résultat. Il est séduisant de juger une entreprise selon des chiffres financiers de référence parce que ça semble si simple. C’est beaucoup plus simple que de parler par exemple d’innovations ou de stratégies – alors que ça c’est décisif. Les chiffres financiers de référence n’aident pratiquement pas, parce qu’ils ne reflètent la réalité qu’à court terme. J’affirme même que plus les chiffres opératifs son bons, plus l’entreprise occupe une position dangereuse. L’ancien chef de Daimler, Jürgen Schrempp, a par exemple enterré des montants en milliards à deux chiffres en rachetant Chrysler. Ferdinand Piech de VW ou Helmut Maucher de Nestlé sont des contre-exemples.
Que peut-on faire contre le surendettement?
Il faut en priorité des méthodes innovantes dans le fonctionnement de l’organisation et du management. On devrait aussi fermer temporairement la plupart des facultés économiques des universités et des business-schools et se demander, avant un nouveau départ: pourquoi vous, les scientifiques, avez-vous toléré cela et ne l’avez-vous pas remis en question? Nous avons vécu dans une période de pollution systématique de la conscience. Le monde était modelé par des personnes qui ne se percevaient eux-mêmes et le globe qu’à travers la dimension de l’argent, qui évaluent tout en argent. Une facette de cette façon de faire fait que nous avons développé la bourse en un infotainment séduisant. Ça a causé des dommages supplémentaires. Au tournant du siècle, à la fin de la grande hausse, bien des gens ont acheté des actions en passant surtout par les fonds de pension, et à présent ils subissent des pertes qui n’en sont qu’à leurs débuts.

L’indice boursier allemand est menacé d’une dégringolade radicale

Comment les entreprises et les banques ont-elles perdu pied?
Elles ont été dopées par des crédits. De nos jours, quand des entreprises se financent à 100 pourcent par leur capital propre, les analystes secouent la tête. Puisque le credo c’est: Il faut doper le rendement du capital propre par des capitaux étrangers. C’est exactement cette tendance qui a conduit à un endettement massif des ménages, des entreprises, des banques et finalement de l’Etat. Et bien entendu cette course aux dettes était aussi responsable de la forte hausse des marchés boursiers. Le secteur financier s’est fortement éloigné de ses origines. A l’origine, il devait financer les investissements et le commerce. Mais dès la fin des années 1990, le volume des affaires financières pures s’élevait de cent à mille fois de ce dont l’économie réelle aurait eu besoin.
Où situez-vous la relation entre dettes et marchés financiers?
Les crédits et la cupidité poussaient ce marché financier à crever. En revanche, on enseignait dans les écoles: la hausse est une conséquence naturelle de la direction d’entreprise couronnée de succès. C’est pourquoi il y aura une mauvaise surprise quand les cours redescendront au niveau du début de la hausse, ce qui s’est toujours produit dans des situations semblables. Pour l’index Dow-Jones, cela signifie: à 1000 points. Pour l’indice boursier allemand, ça fait environ 500 numérateurs. Bref: moins qu’un dixième des valeurs actuelles.
Du point de vue actuel, cela semble impossible …
La crise en tant que telle parut impossible à la majorité des gens. Je m’attends à une poursuite de l’effondrement des marchés financiers. Si on n’engage pas des nouvelles méthodes révolutionnaires, la suite sera probablement la plus grande dépression déflationniste de l’histoire. Cela signifie un recul massif de la production économique et par conséquent des rentrées fiscales. S’en suit un enchaînement de faillites bancaires et de faillites d’Etats. Ce qui est certain, c’est que les entrepreneurs n’investiront plus dans un environnement pareil. J’attends le niveau zéro pour 2015 ou 2016. Alors, la production économique sera de 30 à 50 inférieure à aujourd’hui. Je m’attends en même temps à un changement des valeurs de grande amplitude; entre autre, l’égoïsme néolibéral sera remplacé par un nouvel esprit de solidarité.
Où l’endettement et l’évolution des cours se recoupent-ils?
Des cours d’actions à la baisse et des prix de matières ne sont un problème que si les positions sont basées sur un crédit excessif – ce qui est le cas aujourd’hui. Même si le cours des actions ne baisse que faiblement, le propriétaire doit réinjecter de l’argent. S’il ne peut pas, la banque sera obligée de liquider la position, donc de vendre le stock. C’est ainsi que se développe une spirale descendante diabolique qui tourne de plus en plus vite et qu’on ne peut pas stopper avec des moyens traditionnels. Les marchés durablement baissiers sont donc exactement aussi exagérés que les hausses l’étaient auparavant.

La globalisation est en partie annulée

L’actuelle politique de lutte contre la crise a-t-elle échoué?
Jusqu’à présent, oui. On essaie de sauver le vieux monde et on continue de donner des verres d’eau-de-vie à l’alcoolique. Comme je l’ai expliqué, les causes remontent loin dans le passé. Dans leur croyance en une aisance éternelle, les Américains ont empilé des dettes publiques. Comme je l’ai décrit, ce sont avant tout les entreprises financières qui ont eu exactement ce comportement. Alan Greenspan, l’ancien président de la banque d’émission, a manqué la dernière chance de correction avec sa politique de taux d’intérêt bas et au lieu de ça, il a provoqué une bulle des marchés immobiliers et d’emprunts. Aujourd’hui, les USA occupent, en termes d’économie réelle, la position d’un pays en voie de développement.
Que signifie cette sombre perspective déflationniste?
D’abord, la liquidation de crédits insoutenables. Le volume devrait se situer dans un ordre de grandeur de nettement plus de 100 billions de dollars. Nous parlons d’une obligation de vendre chez toutes les catégories de fortunes: actions, emprunts, participations d’entreprises, matières premières, même des biens immobiliers qui peuvent aussi ­tomber jusqu’à un dixième de leur valeur maximale.
Et l’investisseur?
Lui, il a peu d’options. Sur la durée, l’argent prendra de la valeur. C’est pourquoi l’investisseur devrait conserver son argent cash, dans une bonne monnaie, auprès de sa banque. Plus tard, il doit le déposer à son domicile pour ne pas se faire attraper lors d’une ruée sur les banques. Les systèmes de sécurité de dépôts sont conçus bien trop petits. J’estime que plus de la moitié des instituts deviendront insolvables.
Quelles sont les évolutions sociales auxquelles nous devons nous attendre?
Avec de nouvelles méthodes, on peut avoir le potentiel d’un nouveau miracle économique et d’une nouvelle stabilité sociale. Mais si on continue comme jusqu’ici, l’Amérique s’isolera, l’Union européenne perdra de sa cohésion et se disloquera. Nous allons vers une époque de protectionnisme. La globalisation sera en partie annulée. En politique, la radicalisation constitue un grand danger.
Je vous remercie de cet entretien.    •
Source: Handelsblatt du 26/2/12
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