Lire plus bas les propositions de l'UGTA
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Quelques suggestions pour la suite à donner aux assises de la société civile organisées par le CNES (14-16 juin 11). S.KHODJA
Ce qui manque dans les conclusions finales(décembre 2011) c'est un programme de développement socio-économique pour accompagner la démocratie participative.
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Quelques suggestions pour la suite à donner aux assises de la société civile organisées par le CNES (14-16 juin 11). S.KHODJA
Ce qui manque dans les conclusions finales(décembre 2011) c'est un programme de développement socio-économique pour accompagner la démocratie participative.
1/ Le concept de démocratie participative est tout à fait nouveau et même dans les pays occidentaux où il vient juste d’apparaitre il est mal maîtrisé. Beaucoup ont eu l’occasion de vérifier qu’il y avait confusion de la part des participants dans la démarche, les objectifs, le contenu. Même des universitaires chevronnés s’y perdaient. En outre il nécessite pour être compris et mis en pratique une bonne formation de base, une pratique politique et beaucoup de maturité dans la relation à autrui (savoir écouter). Ces 3 jours ont été une sorte de brainstorming qui a permis à tout un chacun d’exprimer son point de vue. A partir de là il s’agit de structurer la démarche dans un langage simple et clair, car la maîtrise du français par certains participants est extrêmement faible et le niveau de culture générale très diversifié. Il faudrait peut-être cibler en priorité les étudiants des universités régionales qui ont une formation de base, pour en faire des leaders d’opinion. Cela demande l'organisation de sessions de formation minimale à la conduite de réunion et au concept de démocratie participative (DP), mondialisation, système capitaliste ultralibéral, la gouvernance, etc., soit par Internet soit par des regroupements régionaux pour une formation assurée par des spécialistes. Ces leaders d’opinion armés théoriquement se chargeraient alors de l’animation des assises régionales. On peut organiser par exemple une université d’été. On peut recourir à la méthode des études de cas utilisée dans l’enseignement du management. Dans notre cas, on pourrait faire des petits groupes autour de l’exercice pédagogique suivant : L’Etat vous donne un budget pour créer une nouvelle ville et vous demande de préparer le projet dans ses dimensions économiques, sociales, politiques, administratives, urbanistiques, aménagement du territoire et écologiques. Votre crédo sera : la violence ? Plus jamais ça.
Il y aura une sorte de concours pour primer les meilleurs projets. C’est un peu original mais pas complètement dénué d’intérêt. Cela aura peut-être pour mérite de former une relève et aussi faire toucher du doigt aux participants le caractère concret de la gouvernance, de la DP, et leurs difficultés. Ce sera une occasion de les former à l’analyse systémique.
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Un exercice de bonne gouvernance
1/ La bonne gouvernance et les questions qu’elle soulève.
Il devient tout à fait évident aujourd’hui qu’après les longues années durant lesquelles le culte du système capitaliste ultralibéral, basé sur un retrait de l’Etat de ses fonctions de régulation du marché censé s’autoréguler automatiquement, commence à être remis en question partout dans le monde aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour signaler ses effets négatifs : licenciements massifs, appauvrissement de la classe moyenne, destruction de l’écosystème et des cultures locales, perte des valeurs essentielles de l’éthique et de la déontologie, destruction de la structure familiale de base, urbanisation anarchique suivie du développement et même de la banalisation des délinquances et des criminalités comme la corruption, la contrefaçon, le marché informel, destruction des secteurs publics de l’éducation et de la santé ou alors services de moindre qualité et les guerres sous divers prétextes pour booster le secteur militaro-industriel. Ceci entrainant l’enrichissement excessif d’une minorité au détriment d’une majorité qui plonge dans la pauvreté sinon la misère. L’économie capitaliste ultralibérale présentée au milieu des années 80 comme la panacée par les organisations financières internationales si elle a tenu quelques promesses de croissance a couté trop cher au développement harmonieux qu’elle faisait miroiter aux pays en développement. La leçon retenue par l’humanité par ce tragique intermède historique que nous espérons provisoire c’est que l’appât du gain ne connait pas de limites et que le marché est donc incapable de s’autoréguler. C’est cette leçon qui anime le débat sur le retour de la fonction de régulation de l’Etat, débat d’abord timide devenant actuellement de plus en plus combatif. On parle dorénavant de démondialisation, de réindustrialisation, de contrôle des flux financiers et du blanchiment d’argent et leur corolaire la recherche effrénée du profit.
La crise économique sans précédent connue récemment par les pays capitalistes développés, crise étendue pratiquement à l’ensemble de la planète, entraine partout la mobilisation de la société civile qui se traduit par ce qu’il est convenu d’appeler dorénavant la démocratie participative à travers laquelle celle-ci fait ses propositions de changement pacifique. Ce sursaut salvateur représentant une tendance mondiale a imposé une nouvelle culture politique qui incite les gouvernants à impliquer la société civile dans la solution de ses propres problèmes. Il ne pouvait en être autrement car les sociétés humaines allaient directement sur le mur. Trouver des solutions à un problème si grave ne pouvant être résolu par les seuls gouvernants est devenu l’affaire de tous.
Les Forum, think tank, publications, dialogues, rencontres, sites internet, séminaires universitaires qui viennent d’être créés spontanément par la société civile algérienne et qui doivent se multiplier encore plus sont un signal des plus prometteurs de projets porteurs pour la mise en place d’une bonne gouvernance.
Une fois les aspects positifs de ces groupes de réflexion signalés il est utile d’en signaler au moins quelques insuffisances. Le modèle économique auquel ils se réfèrent en filigrane n’est pas précisé. L’analyse systémique nous impose ces précisions préliminaires. Pour prendre un exemple, les réflexions et les listes de solutions proposées pour remédier aux insuffisances du management politique et économique s’inscrivent-elles dans le système capitaliste ultralibéral ou plutôt modéré ?
Cette précision est d’une importance cruciale car les propositions dans le genre il faut faire, il n’y a qu’à se transforment vite en incantations et en vœux pieux. On sait très bien que si les solutions proposées n’ont pas été apportées c’est en raison non pas uniquement de l’incompétence réelle ou savamment encouragée des responsables mais uniquement en raison de fortes résistances au changement. Le système capitaliste ultralibéral (le pillage) est l’opposé de la bonne gouvernance et ne peut fonctionner que dans le désordre. Ces recettes du désordre économique sont baptisées : filialisation, restructuration, dérégulation, flexibilité, etc. Des mots brandis comme des baguettes magiques qui nous ont longtemps fascinés mais qui n’ont abouti qu’au développement du sous développement. Et par voie de conséquence les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres qui sont la grande majorité deviennent de plus en plus pauvres. La classe moyenne essentielle dans le fonctionnement harmonieux des sociétés est réduite au silence et à la pauvreté grandissante.
Ainsi, au lieu et place de faire un discours théorique et abstrait sur la bonne gouvernance nous avons préféré nous livrer à un exercice pratique pour proposer un modèle de gouvernance.
2/ Proposition d’un modèle de bonne gouvernance dans le cadre du système capitaliste à visage humain.
2.1/ Objectifs prioritaires et sous objectifs :
2.1 .1 Objectifs prioritaires
ü Créer des emplois en quantité et qualité en mesure de résorber le chômage et répondre aux nouvelles demandes d’emplois.
ü Rétablir le rôle régulateur de l’Etat
2.1.2 Sous objectifs :
ü S/O Préserver l’unité nationale
ü S/O Assurer un développement régional équilibré
ü S/O Assurer l’indépendance alimentaire du pays
ü S/O Mettre en place un système économique pérenne créateur d’emplois et de richesses en éliminant progressivement le marché informel de la contrefaçon et la corruption
ü S/O Mettre en place un système national de gestion et de protection des compétences.
3/ Comment traduire ces objectifs en modèle de développement socioéconomique?
3.1 Les axes fondamentaux :
ü Première décision dont dépend tout le modèle : Réévaluation du dinar
ü Protection urgente des terres agricoles,
ü Renversement du flux migratoire du Nord vers le Sud,
ü Développement de la céréaliculture,
ü Privilégier les énergies renouvelables
ü Création de nouvelles villes par l’extension des villes déjà existantes à travers la mise en place de pôles de développement (université-usine) harmonieusement répartis dans l’ensemble du pays,
ü Développement urgent des routes, du rail, du TGV, des ports et aéroports
3.2 Les structures administratives qui prennent en charge ces axes :
ü L’Etat : Mise en place d’un ministère du plan, de l’aménagement du territoire et de la protection de l’environnement avec pouvoir de décision. Comme c’est le rôle classique de ce type de structure il sera chargé de traduire cela en programmes annuels et pluriannuels. Ce programme comprendra le nombre d’emplois à créer par secteur, et par niveau de qualification. Il délimitera les secteurs réservés aux secteurs privés et publics et la nature de leur coopération. Il décrira également l‘aménagement du territoire pour l’application de ces programmes ainsi que les relations avec le système éducatif. Il comprendra les institutions et les formes de contrôle de la réalisation de ces programmes qui devront dire qui rend compte à qui et comment ?
3.3 Les structures sociales qui prennent en charge ces axes :
ü La société civile : Création d’une culture politique basée sur la multiplication des ONG’s dirigées par des experts disposant d’une force de proposition. La société civile en général sera dotée d’une capacité de proposition et de suivi des projets de développement. Un site internet sera ouvert par chaque ministère permettant aux organisations de la société civile de participer par des suggestions à l’élaboration de ce programme et en assurer le suivi. Chaque wilaya ouvrira un site internet permettant à la société civile de suivre l’avancement des projets et faire des propositions constructives.
ü L’école : Les programmes pédagogiques doivent développer une culture de la citoyenneté, basée sur le respect de l’environnement, le développement de l’esprit de collaboration et de dialogue ainsi que le respect des principes de l’éthique et de la déontologie. Les entreprises devront être étroitement associées à l’élaboration des programmes des écoles, de l’université et des centres de formation professionnelle.
ü La justice : Sans une justice indépendante l’application de ce modèle deviendra inopérante
ü La presse : Il est nécessaire de permettre à la liberté d’expression de s’exprimer en toute indépendance en respectant les règles de l’éthique et de la déontologie
ü Les partis politiques : l’organisation de primaires comme aux USA permettra de dégager 2 partis politiques qui s’affronteront dans un duo final. Ils défendront soit le système capitaliste ultralibéral soit modéré. Les citoyens trancheront.
4.4 Les principes de la bonne gouvernance.
ü Le recours systématique à Internet est à la base de la démocratie participative
ü Le dialogue pacifique devra en devenir la base essentielle. Seront éliminés les décisions intempestives et unilatérales ainsi que les invectives qui seront remplacées par la consultation et le dialogue social. La transparence deviendra leur crédo. Nous réussirons ensemble et nous coulerons ensemble.
ü Les acteurs économiques publics et privés, en raison de leurs capacités à créer de la richesse et des emplois, seront considérés comme les principaux responsables de la réussite ou l’échec de ce modèle de bonne gouvernance. Leurs associations devront présenter un modèle économique regroupant leurs engagements, leurs droits et leurs devoirs. Un système de contrôle des blocages sera mis en place et placé sur un site internet. Chaque année un colloque regroupant les structures administratives de l’Etat, les organisations patronales publiques et privées, les ONG’s de la société civile sera organisé pour faire le bilan des acquis et des échecs et proposer les moyens d’apporter les correctifs nécessaires.
5. La mise en application de ce modèle.
Les étapes de la mise en application de ce modèle de développement basé sur les principes du capitalisme à visage humain seront les suivantes.
ü Chacun des groupes du patronat public et privé, de la société civile, des partis politiques, des syndicats finalisera un document contenant des propositions organisées sous forme « de système » et pas uniquement une liste de propositions sans cohérence visible entre elles. Ce qui nécessite au préalable la précision du type de société dans lequel ces propositions seront intégrées. Ils désigneront ensuite, chacun, des délégués experts et aptes au dialogue pour synthétiser lors de journées d’étude un document final qui signalera les points d’entente et de mésentente. Une rencontre finale sera organisée entre le gouvernement et ces portes paroles de la société civile pour étudier la faisabilité du projet et lui apporter les modifications finales.
ü Au terme de ces rencontres il sera organisé :
Les assises pour un pacte de solidarité nationale pour l’Algérie de demain.
Le programme sera adopté solennellement et suivi de la signature du pacte de solidarité que tous membres de la société civile et du gouvernement accepteront de mettre en place.
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Une charte de l’emploi et une politique nationale des salaires. Deux principales propositions émises par l’UGTA dans sa contribution à l’enrichissement du pacte national économique et social.
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L’UGTA TRANSMET SES PROPOSITIONS AU DÉPARTEMENT DU TRAVAIL56 recommandations pour enrichir le pacte économique et social
Une charte de l’emploi et une politique nationale des salaires. Deux principales propositions émises par l’UGTA dans sa contribution à l’enrichissement du pacte national économique et social.
Le document a été remis il y a quelques jours au département du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. Au total, la Centrale syndicale a fait état de 56 propositions contenues dans un document d’une dizaine de pages.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Considéré comme l’une des principales résolutions de la dernière tripartite (septembre 2011), le pacte national économique et social, dont la prochaine ratification par les trois partenaires (gouvernement, patronat et UGTA) est attendue en 2012, constituera l’enjeu de la question économique et sociale du pays. Ainsi, à la différence du pacte signé en 2006, celui de 2012 verra sa ratification élargie à une nouvelle organisation patronale et pas des moindres, en l’occurrence le Forum des chefs d’entreprise (FCE). C’est dans cette optique que la Centrale syndicale a tenu à préciser en guise d’introduction dans son document que «le pacte national économique et social doit fortifier sa démarche à la fois sociale, économique et culturelle et renforcer l’aspiration collective qui consiste à donner au développement humain toute sa dimension».
Définir une charte de l’emploi
Se référant aux conventions du Bureau international du travail, notamment la convention n° 44 sur les consultations tripartites aux normes internationales du travail, le document de l’UGTA a mis le doigt sur «l’élargissement du dialogue social national à tous les niveaux décisionnels», en l’érigeant «en acteur permanent entre partenaires sociaux». «Cette démarche participative ancrera sans aucun doute un consensus citoyen, solidaire et sociétal», lit-on dans le document. La particularité des recommandations et autres propositions de l’UGTA réside selon la même source dans «l’importance que doit accorder le pacte national économique et social à la question de l’emploi, particulièrement en direction de la jeunesse». Ace propos, la Centrale syndicale «juge utile d’élaborer une charte de l’emploi» et que «les différents mécanismes d’emploi en cours gagneraient à être consolidés et renforcés pour permettre leur durabilité». En d’autres termes, cinq recommandations traitent de cette question, à savoir «le pacte économique et social doit recommander un assouplissement et une fluidité des procédures des différents mécanismes existants pour permettre aux demandeurs d’emploi, notamment les jeunes, des facilitations d’accessibilité, de recommander la pleine participation des acteurs économiques et sociaux aux actions décisionnelles en matière d’emploi et que le pacte économique et social doit insister sur l’amélioration constante entre la formation professionnelle et l’entreprise, comme élément névralgique sur le marché national de l’emploi, comme il doit mettre en relief l’encouragement de la participation de l’université au processus formation- entreprise-emploi».
Elaborer une politique nationale des salaires
La mise sur pied d’une politique nationale des salaires constitue également l’un des points forts du mémorandum de l’UGTA. Pour cette dernière, le pacte national économique et social doit recommander «l’élaboration d’une politique nationale des salaires, qui va servir d’instrument d’équité et de stimulation de la productivité de la croissance économique». «Cette politique salariale doit valoriser le travail comme élément d’épanouissement, et le salaire comme facteur de progrès du pouvoir d’achat du salarié», indique la recommandation dix-huit, alors que la dix-neuvième et vingtième recommandations stipulent qu’«en fonction du climat de confiance existant, le pacte national économique et social doit réaffirmer l’attachement et le respect de l’exercice du droit syndical et des droits sociaux des travailleurs par les partenaires du pacte et que les droits sociaux, facteurs déterminants dans le processus de production et de la viabilité de l’entreprise, notamment la négociation collective, la médecine du travail, l’hygiène et la sécurité dans le milieu professionnel, doivent constituer une référence indéniable dans les recommandations du pacte national économique et social». Mieux encore, les recommandations de l’UGTA préconisent dans cette optique d’«inscrire les instruments d’absorption du chômage, notamment le chômage des jeunes et des femmes, par la mise en œuvre d’une politique nationale de l’emploi, permettant la création de postes d’emploi garantissant des revenus décents pour mettre fin à la marginalisation, l’exclusion et toutes les formes de travail précaire en associant les organisations patronales».
Accord de non-agressivité
En somme, contrairement à celui de 2006, l’objectif primordial assigné au pacte économique et social de 2012 du côté de l’UGTA est celui de «non-agressivité». En d’autres termes, la Centrale syndicale plaide à travers l’article quatre de son mémorandum pour «l’approfondissement des droits individuels et collectifs sociaux ainsi que les droits démocratiques, particulièrement la liberté syndicale, qui doivent constituer un axe cardinal dans le pacte économique et social». «Dans cette vision collective, il y a lieu d’accorder une attention particulière et des actions concrètes à l’épanouissement de la femme dans la société, dans la famille et dans l’entreprise et que le pacte national économique et social doit veiller à l’élargissement du dialogue national à tous les niveaux décisionnels et s’ériger en facteur permanent entre les partenaires sociaux», liton dans le document. Pour l’UGTA, «le pacte nationale économique et social constitue une opportunité pour les partenaires sociaux pour agir solidairement pour un développement durable et que le pacte constitue également une avancée appréciable dans le processus de stabilité et dans la gestion des questions économiques et sociales sur des bases civilisationelles porteuses de bien-être et de progrès pour les travailleurs et leur famille». «Il s’agit de construire une société d’un niveau de vie décent et relativement aisé. Il s’agit à la fois du point de départ et le point d’application durant le période du pacte», lit-on en guise de conclusion du document de l’UGTA.
A. B.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Considéré comme l’une des principales résolutions de la dernière tripartite (septembre 2011), le pacte national économique et social, dont la prochaine ratification par les trois partenaires (gouvernement, patronat et UGTA) est attendue en 2012, constituera l’enjeu de la question économique et sociale du pays. Ainsi, à la différence du pacte signé en 2006, celui de 2012 verra sa ratification élargie à une nouvelle organisation patronale et pas des moindres, en l’occurrence le Forum des chefs d’entreprise (FCE). C’est dans cette optique que la Centrale syndicale a tenu à préciser en guise d’introduction dans son document que «le pacte national économique et social doit fortifier sa démarche à la fois sociale, économique et culturelle et renforcer l’aspiration collective qui consiste à donner au développement humain toute sa dimension».
Définir une charte de l’emploi
Se référant aux conventions du Bureau international du travail, notamment la convention n° 44 sur les consultations tripartites aux normes internationales du travail, le document de l’UGTA a mis le doigt sur «l’élargissement du dialogue social national à tous les niveaux décisionnels», en l’érigeant «en acteur permanent entre partenaires sociaux». «Cette démarche participative ancrera sans aucun doute un consensus citoyen, solidaire et sociétal», lit-on dans le document. La particularité des recommandations et autres propositions de l’UGTA réside selon la même source dans «l’importance que doit accorder le pacte national économique et social à la question de l’emploi, particulièrement en direction de la jeunesse». Ace propos, la Centrale syndicale «juge utile d’élaborer une charte de l’emploi» et que «les différents mécanismes d’emploi en cours gagneraient à être consolidés et renforcés pour permettre leur durabilité». En d’autres termes, cinq recommandations traitent de cette question, à savoir «le pacte économique et social doit recommander un assouplissement et une fluidité des procédures des différents mécanismes existants pour permettre aux demandeurs d’emploi, notamment les jeunes, des facilitations d’accessibilité, de recommander la pleine participation des acteurs économiques et sociaux aux actions décisionnelles en matière d’emploi et que le pacte économique et social doit insister sur l’amélioration constante entre la formation professionnelle et l’entreprise, comme élément névralgique sur le marché national de l’emploi, comme il doit mettre en relief l’encouragement de la participation de l’université au processus formation- entreprise-emploi».
Elaborer une politique nationale des salaires
La mise sur pied d’une politique nationale des salaires constitue également l’un des points forts du mémorandum de l’UGTA. Pour cette dernière, le pacte national économique et social doit recommander «l’élaboration d’une politique nationale des salaires, qui va servir d’instrument d’équité et de stimulation de la productivité de la croissance économique». «Cette politique salariale doit valoriser le travail comme élément d’épanouissement, et le salaire comme facteur de progrès du pouvoir d’achat du salarié», indique la recommandation dix-huit, alors que la dix-neuvième et vingtième recommandations stipulent qu’«en fonction du climat de confiance existant, le pacte national économique et social doit réaffirmer l’attachement et le respect de l’exercice du droit syndical et des droits sociaux des travailleurs par les partenaires du pacte et que les droits sociaux, facteurs déterminants dans le processus de production et de la viabilité de l’entreprise, notamment la négociation collective, la médecine du travail, l’hygiène et la sécurité dans le milieu professionnel, doivent constituer une référence indéniable dans les recommandations du pacte national économique et social». Mieux encore, les recommandations de l’UGTA préconisent dans cette optique d’«inscrire les instruments d’absorption du chômage, notamment le chômage des jeunes et des femmes, par la mise en œuvre d’une politique nationale de l’emploi, permettant la création de postes d’emploi garantissant des revenus décents pour mettre fin à la marginalisation, l’exclusion et toutes les formes de travail précaire en associant les organisations patronales».
Accord de non-agressivité
En somme, contrairement à celui de 2006, l’objectif primordial assigné au pacte économique et social de 2012 du côté de l’UGTA est celui de «non-agressivité». En d’autres termes, la Centrale syndicale plaide à travers l’article quatre de son mémorandum pour «l’approfondissement des droits individuels et collectifs sociaux ainsi que les droits démocratiques, particulièrement la liberté syndicale, qui doivent constituer un axe cardinal dans le pacte économique et social». «Dans cette vision collective, il y a lieu d’accorder une attention particulière et des actions concrètes à l’épanouissement de la femme dans la société, dans la famille et dans l’entreprise et que le pacte national économique et social doit veiller à l’élargissement du dialogue national à tous les niveaux décisionnels et s’ériger en facteur permanent entre les partenaires sociaux», liton dans le document. Pour l’UGTA, «le pacte nationale économique et social constitue une opportunité pour les partenaires sociaux pour agir solidairement pour un développement durable et que le pacte constitue également une avancée appréciable dans le processus de stabilité et dans la gestion des questions économiques et sociales sur des bases civilisationelles porteuses de bien-être et de progrès pour les travailleurs et leur famille». «Il s’agit de construire une société d’un niveau de vie décent et relativement aisé. Il s’agit à la fois du point de départ et le point d’application durant le période du pacte», lit-on en guise de conclusion du document de l’UGTA.
A. B.
http://lesoirdalgerie.com/articles/2012/01/10/article.php?sid=128554&cid=2
La disparité salariale cause de la migration Maghreb-Europe, selon un expert espagnol
L'expert espagnol Ivan Martin est un des meilleurs spécialistes espagnols du Maghreb. Il est le producteur du concept de « la frontière la plus inégalitaire de la planète », lorsqu’il parle du détroit de Gibraltar. Lors de sa récente intervention à l’INSEG, il a également abordé le coût du non Maghreb et son optimisme de voir l’intégration économique avancer en dépit du conflit du Sahara Occidental. Son point de vue sur les « disparités salariales » télescope celui d’un autre spécialiste allemand qui a pointé – Sur ME cette semaine - des salaires algériens « trop élevés».
Si les flux migratoires, en provenance des pays du sud, particulièrement des pays du Maghreb, prennent de l’ampleur, ces dernières années, c’est à cause des « disparités des salaires ». C’est là une des thèses soutenues par Ivan Martin de l'Institut espagnol des compétences et des études internationales (ICEI) lors de sa conférence-débat, autour de la coopération en méditerranée, organisée la semaine dernière à Alger, par l’institut national des études stratégiques globales (INESG). Pour lui, ce n’est pas seulement le chômage qui pousse les jeunes à aller chercher du travail dans les pays du nord, mais aussi, très largement, la recherche de meilleures rémunérations. Pour étayer son propos le conférencier a rappelé que « les salaires rapportés au pouvoir d’achat augmentent de trois pour cent par an, en moyenne, en Europe, alors qu’ils diminuent de 1,7% en Algérie ». Ivan Martin recommande, cependant, que pays du sud et pays du Maghreb doivent coopérer en matière de politique d’emplois, estimant que cela n’a rien à voir avec les questions de « souveraineté ». L’immigration pèse actuellement sur la politique européenne pour deux raisons fondamentales : manque de visibilité en matière d’emploi dans les pays du sud, et divergence autour de la définition de l’immigration en Europe. « Les Européens n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une définition commune de l'immigration » et c’est pourquoi d’ailleurs, il y a actuellement cette mésentente entre Italiens et Français, juge-t-il.
ÉCRIT PAR HAMID BELARBI LUNDI, 25 AVRIL 2011
http://www.maghrebemergent.com/economie/72-maghreb/3073-la-disparite-salariale-cause-de-la-migaration-maghreb-europe-selon-un-expert-espagnol.html
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Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) a officiellement lancé, hier, un indice de la qualité de l’environnement économique de l’entreprise algérienne désigné sous l’appellation «IFPE 40 Algérie».
Un outil qui servira dorénavant à mesurer l’amélioration de l’environnement de l’entreprise entravée dans son action par des obstacles nombreux que le FCE a classés dans une liste de quarante indices essentiels. Chacun des indices est égal à 10 points
C’est en fait des points d’évaluation qui mesurent le fossé qui existe entre le cadre législatif parfois très avantageux pour les PME mais dont l’application sur le terrain peine à s’enclencher, pénalisant fortement les chefs d’entreprise et entravant la croissance.
C’est en tout cas le principal message que délivrent les membres du FCE dont le souci n’est pas comme l’ont expliqué, hier, les différents intervenants, lors d’une rencontre à l’hôtel Eriadh, de remettre en question la politique économique du gouvernement mais d’appeler à faire correspondre la réalité économique aux objectifs tracés par les différentes lois et décisions concernant le monde de l’entreprise.
«Notre objectif principal, en tant qu’entrepreneurs, n’est pas tant dans les objectifs de la politique économique nationale, il est plutôt dans ses modes opératoires et dans la façon dont elle est concrètement déclinée sur le terrain», a tenu à préciser, hier, Réda Hamiani, président du FCE.
Concrètement, le nouvel outil préparé par le FCE et longuement expliqué, hier, par l’expert Mouloud Hedir, identifie une quarantaine d’entraves régulièrement relevées par les entreprises, sans trouver d’écho suffisant dans les rouages économiques et administratifs multiples qui entourent l’action de l’entreprise. Parmi ces obstacles, on cite des pesanteurs bureaucratiques, les défauts d’application de la réglementation, l’interprétation erronée des lois, etc.
Concrètement, le nouvel outil préparé par le FCE et longuement expliqué, hier, par l’expert Mouloud Hedir, identifie une quarantaine d’entraves régulièrement relevées par les entreprises, sans trouver d’écho suffisant dans les rouages économiques et administratifs multiples qui entourent l’action de l’entreprise. Parmi ces obstacles, on cite des pesanteurs bureaucratiques, les défauts d’application de la réglementation, l’interprétation erronée des lois, etc.
Chaque obstacle recensé fera l’objet d’une fiche technique décrivant l’obstacle en lui-même, les fondements juridiques qui en sont la base et les solutions qui sont recommandées. L’ensemble des fiches techniques devra faire l’objet d’une édition par le FCE sous forme de document à large diffusion. Un document qui permettra d’avoir une évaluation locale de l’environnement économique avec un travail précis sur le terrain et «loin de l’empreinte idéologique que peut avoir, au sens de M. Hedir, un document comme le Doeing Business dont le contenu ne reflète pas nécessairement l’évolution de l’économie algérienne». Le FCE entend effectuer une évaluation semestrielle de l’indice nouvellement créé, par un comité technique afin d’établir un rapport explicatif des changements éventuels qui auront été observés.
La disparition complète d’un obstacle sera consigné dans le rapport, par la soustraction de dix points, le FCE ayant retenu au total 400 points négatifs affectés aux 40 indices retenus dans le système d’évaluation mis en place pour tenter de redonner à l’entreprise son rôle créateur de richesse et de réhabiliter la production nationale. Pour «garder la cohérence de l’indice», le FCE déclare vouloir garder «figée pendant deux ans au minimum la liste des thèmes retenus avant une éventuelle refonte partielle».
Parmi les insuffisances relevées hier par les participants à la rencontre, l’absence d’indices d’évaluation sociale, et notamment le droit du travail, a été relevée à plusieurs reprises.
Parmi les insuffisances relevées hier par les participants à la rencontre, l’absence d’indices d’évaluation sociale, et notamment le droit du travail, a été relevée à plusieurs reprises.
Zhor Hadjam
Note : le FCE a-t-il un site internet qui nous permette de mieux connaitre dans le détail les divers indices?
Avoir un site est déjà un premier signe de participation à la modernité et à la transparence dans le cadre de la démocratie participative (DP).